Magda Chelly, ingénieur leader en Cyber-sécurité : Un génie tunisien à Singapour

 

Jeune Tunisienne de souche, Dr. Magda Lilia Chelly est leader mondiale, primée en cyber-sécurité. En 2017, puis en 2021, elle a été nommée, par ISFEC Global,  l’une des 20 personnalités les plus influentes de la sécurité informatique, son champ d’action préféré. Portrait d’une compétence tunisienne qui a su se frayer son propre chemin à l’étranger.

Tout comme ses pairs de même génération, Magda avait migré pour poursuivre ses études supérieures en France. Elle a obtenu un doctorat en Ingénierie des systèmes de télécommunication, délivré par Telecom SudParis, une grande école d’ingénieurs en sciences et technologies du numérique. Au fil des jours et des mois, elle prend soin de sa réputation et continue à élargir le cercle de ses occupations. Son parcours initiatique brille de mille feux. Ce qui lui a permis d’exceller et de grimper à l’échelle professionnelle. «Dans ma carrière, j’ai porté plusieurs chapeaux. J’étais responsable de la sécurité de l’information pour plusieurs organisations, y compris des sociétés d’assurance multinationales. J’ai aussi développé des entreprises dans le domaine du cyber-conseil», se présente-t-elle. C’est que nos jeunes ne sont pas moins créatifs que ceux vivant ailleurs, comme l’on témoigne souvent. Et comme, d’ailleurs, le mâchent toujours nos décideurs, sans rien faire. Miser sur le savoir et l’intelligence exige bel et bien une vraie volonté d’acier et des moyens nécessaires à l’invention et à l’innovation. Ce qui n’est pas le cas, sous nos cieux.

Investisseuse providentielle

Car nos jeunes investisseurs ou créateurs des connaissances ont, plus que jamais, besoin de soutien et qu’on leur prête main-forte. Mais pas les pousser à rater leur coup. Magda avait eu la chance de ne pas se laisser faire. Et elle a réussi à bien mener sa vie. Avec des années d’expérience dans la cyber-sécurité et la fourniture de services dans le monde entier, Magda a cofondé une start-up de cyber-sécurité à Singapour, évaluée à 7 millions de SGD en 2020. Elle est également une investisseuse providentielle dans son domaine. Et ce n’est pas un hasard que cette jeune Tunisienne est devenue, aujourd’hui, une figure de proue à une large échelle. Sa renommée dépasse même les frontières de Singapour pour s’étendre au-delà de sa sphère d’existence. Sa rhétorique linguistique, parfaitement parlée en cinq langues, à savoir l’anglais, français, polonais, l’italien et l’arabe, a fait sa popularité.

Son art de bien parler a dû forger son profil de conférencière populaire. Selon des sources croisées, Magda, tout feu tout flamme, donne des présentations attrayantes dans le monde entier en cinq langues précitées pour des événements d’entreprise, des conférences de praticiens et universitaires. Sa capacité à mobiliser et impliquer son public, allant des cadres supérieurs aux pirates éthiques, est aussi reconnue. «J’essaie, à chaque fois, d’apporter de l’énergie, de l’enthousiasme et du plaisir à la cyber-sécurité». Son objectif, bien avoué, est de faire aimer cette spécialité qui nous épargne les éventuels risques et virus informatiques, censés perturber le bon fonctionnement des systèmes des ordinateurs. D’ailleurs, elle n’a pas laissé passer l’occasion d’inviter à un débat d’idées sur la cyber-sécurité: Quantification des cyber-risques, réduction du fossé entre les entreprises et la cyber-sécurité, diversité et inclusion numérique, ainsi que les investissements et l’entrepreneuriat dans la sécurité informatique. Une sorte de sensibilisation à la question. Un sujet d’actualité importante qui a tant attisé le feu d’une guerre informatique atypique. On la voit faire tache d’huile.

A Singapour, elle a trouvé son compte

Dans ce monde virtuel si vaste et sans frontières, Magda n’en finit pas de creuser. «Mes recherches se sont déjà concentrées sur la cyber-sécurité, l’avenir de la localisation et du positionnement, l’éducation, etc. Mes écrits liés à ce sujet ont été présentés par IEEE, RSA Conference, World Congress on Internet Security (WorldCIS-2016), CYBER RISK LEADERS Magazine», nous indique-t-elle, espérant voir cette matière accessible à tous. Que cela se fasse autrement ! Surtout qu’elle s’engage dans l’assistance et l’encadrement des femmes dans le domaine de la sécurité. De l’idée à l’action, elle a fondé le Women of Security Chapter (WoSEC) à Singapour. Cela dit, la sécurité informatique au concret. Dans nos murs, on est encore loin de cette réalité. Faute de moyens et d’encouragements, on assassine les ambitions et on tue dans l’œuf les meilleurs projets. Porteurs d’idées, on s’en fout ! Au pays d’Asie, où grandit Magda, la voie du succès semble quasiment balisée. Singapour, qui ressembla, à un certain temps, à la Tunisie, n’ayant pas de quoi faire vivre sa petite population, a décidemment pris son destin en main et avancé à pas de géant. Aujourd’hui, l’on parle du miracle singapourien. Là, où Magda a trouvé son compte.

Le livre, la télé et le cinéma !

Dans son domaine d’activités, elle a développé une thèse basée sur l’approche de positionnement et de localisation. «Cette nouvelle approche d’utiliser les équipements réseaux présents dans un environnement. Elle se base sur deux étapes fondamentales : l’étude de visibilité et l’élaboration de liens géographiques. Des résultats de simulations sont présentés pour valider notre approche qui permet d’aboutir à un système capable d’opérer, sans aucune infrastructure additionnelle, un positionnement dans un environnement intérieur et extérieur.. ». Donc, une autre révolution numérique. Et ce n’est pas tout. Magda est aussi écrivaine. Elle est l’auteur de deux livres, et d’un troisième devant être publié en 2023. Le premier s’intitule «Being Brave; Les cyber-aventures de Vera, combinant cyber-sécurité science-fiction et romance, dans le but d’y sensibiliser le grand public. Les deux autres livres traitent des défis de la cyber-sécurité et des recommandations pour les cadres supérieurs, lit-on dans sa biographie. De temps en temps, ses apparitions médiatiques se suivent fréquemment. A ses débuts, cette jeune compétence tunisienne fut connue pour son apparition dans des émissions de télévision et des films non liés à la cyber-sécurité. Il s’agit notamment de «Love Me» (titre original : Aime-moi (2009)) ; un court métrage avec la star et actrice française Armelle Deutsch : «Toute la mort Devant soi» en 2009, Utopium : Song for an Artist (2008), entre autres. Le livre, la télé et le cinéma, la preuve étant par trois.

En fait, Magda Chelly, cette illustre inconnue, avait, en quelque sorte, honoré son pays natal, la Tunisie, et hissé haut son étendard national. Sans que son Etat ne lui en soit reconnaissant. Ironie du sort !

2 Commentaires

  1. Mohamed Nemri

    31/12/2022 à 11:06

    Merci de nous indiquer l’intérêt de préciser tunisien de souche ou pas. D’ailleurs qu’est-ce qu’un tunisien de pas souche. Au final, elle a été formée en France. Le mérite revient à la France. La tunisie n’a rien fait pour son succès.

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    • Magda Chelly

      03/01/2023 à 11:46

      Je suis formée a Sup’Com Tunisie, j’ai continué mon doctorat en France. J’ai vécu de 7 ans a mes 20 ans a peu près en Tunisie.

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