Mercato | Arrière-pensées et machine à relancer : Les voies de nos clubs sont impénétrables

 

Nos formations d’élite doivent se regarder dans une glace et ne pas s’emballer à l’approche d’un mercato d’appoint qui porte bien son nom. Inutile donc de sortir ce chéquier «en bois» alors que les caisses sont vides.

Le marché tunisien n’aura pas un volume de dossiers conséquents et ce n’est pas le transfert de Mohamed Dhaoui, alias «Christo», qui viendrait nous dire le contraire. Aujourd’hui, on sent une certaine frilosité de la part des clubs tunisiens à s’engager sur de très longues durées, le CSC dans une moindre mesure, alors que les cadors devraient, selon la tendance, moins investir que la saison dernière.

Aujourd’hui, la crise financière serait-elle la seule raison du manque de mouvements de qualité ? Peut-être, mais le tableau tel que présenté nous enseigne surtout, de manière générale, que les clubs seraient enclins à restreindre les effectifs en priorité. Et forcément, pour le cas de l’Olympique de Béja par exemple, quand on enlève cinq joueurs d’un coup, cela commence à faire beaucoup.

Ce faisant, le souvenir d’un passé lointain, en marge de ces mercatos révolus (nostalgie), nous rappelle qu’ auparavant, globalement, il y avait trois, quatre offres pour certains joueurs. Et maintenant il n’y en a plus qu’une ou deux, tout au plus. Forcément, cela pousse nos écuries à foncer et à ne pas attendre trop longtemps. C’est le boulot, et « il faut faire manger la famille» ! Et inutile donc en amont d’investir massivement sur des contrats à longue durée, même si tous nos clubs ne possèdent pas d’effectifs pléthoriques. Actuellement donc, la crise économique aidant, nos clubs comptent leurs sous et ne peuvent plus bouger sur le mercato comme auparavant. Faut-il s’en féliciter pour autant?

Se regarder dans une glace !

Comment donc qualifierons-nous le travail des clubs tunisiens en matière de recrutement en cette période précise ? Certains outsiders ambitieux sont actifs, Chebba en l’état. Mais sauf que le CSC, club «privé» de mercato en hiver, n’investit pas toujours sur le marché intérieur, généralement.

Bref, quand l’argent coule à flots, on n’achète pas tunisien ! Ce qui sous-entend que les pistes locales sont banales, voire insignifiantes, surtout pour les soi-disant gros bras. En clair, on préfère des « voies», des filières, à certaines conditions financières avant tout, alors que le talent n’est pas toujours au rendez-vous (le cas du Club Africain «d’antan», avec les Camerounais Serge et Didier).

Comment expliquer donc qu’un joueur a été attiré à un prix record, alors qu’un autre, tout aussi valable, a été recruté pour un prix quasiment similaire ? Et pour qui la rentabilité après coup ? Ces dernières années, ce fut la tendance vers laquelle le mercato tunisien s’est retourné, même au sein de l’Espérance !

Nous rajouterons à cet effet que les joueurs, les Tunisiens surtout, ceux qui militent en Ligue 1, doivent prendre conscience des réalités du marché et se montrer moins gourmands. Celui qui doit avoir de l’argent de côté et celui qui commence sa carrière n’est pas le même ! Entre apprentis, grands espoirs, joueurs revanchards ou tauliers confirmés, il faut une cohérence sur le plan économique autant que sur le côté sportif !

Aujourd’hui, nos clubs d’élite doivent se regarder dans une glace et ne pas s’emballer à l’approche d’un mercato d’appoint qui porte bien son nom. Inutile de sortir ce chéquier «en bois» alors que les caisses sont vides. Attendre la perle rare plutôt que de surcharger son effectif inutilement ne peut qu’être productif à terme. Maintenant, actuellement, il convient de bien distinguer le mercato estival de son petit frère hivernal. Le marché actuel survient là en cours de saison, alors que les effectifs sont déjà supposés pensés en amont. En l’état donc, les saisons ne battent encore leur plein (Mondial oblige), mais ces besoins immédiats, ces supposées retouches, ne correspondant pas pour autant à des pépins imprévus. Globalement donc, à quoi bon investir massivement en Ligue 1 en hiver, alors que nos jeunes sont délaissés et laissés dans l’antichambre ?

Miser sur un futur crack peut être, histoire d’anticiper la saison suivante, en gagnant du temps sur l’acclimatation du joueur à un nouveau pays. Mais est-ce vraiment ce qui aurait motivé le club en question ? Certainement pas, mais c’est plutôt en rapport avec «l’arrière-pensée» d’un club en crise, qui veut juste se relancer, quitte à faire illusion en embauchant la «starlette» du moment.

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