Agriculture | Le contrat de culture de la CMA : Une solution prometteuse pour minimiser la monoculture

 

Le Comptoir multiservices agricoles (CMA), leader des amonts agricoles en Tunisie, premier contributeur de la création de valeur ajoutée aux agriculteurs et acteur majeur pour une agriculture durable et responsable, s’engage de plain-pied dans la contribution à l’autosuffisance alimentaire en Tunisie avec un pack de cultures en rotation en faveur des agriculteurs, et ce, en vue d’améliorer le rendement des terres et d’ouvrir de nouveaux horizons d’exportation des variétés produites.

M. Fayçal Mkaouar, directeur général du CMA, présente cet engagement comme une riposte portée par l’entreprise pour contribuer à stabiliser « une production des céréales en Tunisie qui demeure fluctuante, enregistrant un déficit chronique de l’ordre de 50 % en moyenne par an par rapport aux besoins d’une population sans cesse croissante ». Cependant, il estime que le secteur céréalier en Tunisie demeure un secteur fragile très dépendant du marché mondial et qui continue d’importer la majorité de ses besoins, ce qui confère à la Tunisie un taux de dépendance vis-à-vis des céréales importées de 33 % pour le blé dur, 85 % pour le blé tendre et 70 % pour l’orge, soit un taux moyen de 63 % pour le total des céréales. En valeur, les importations céréalières représentent une part qui se situe entre 40 et 50 % des importations alimentaires.

Pour remédier à cette sinistrose, le CMA, qui opère depuis 2001 en tant que société mandataire auprès de l’Office des céréales pour la collecte et le stockage des grains de céréale et dispose actuellement de 40 centres dans 10 gouvernorats céréaliers, assurant ainsi 1.8MQ capacités de stockage et 30 % de la collecte nationale de céréales en 2022, voudrait contribuer à améliorer les rendements des terres agricoles qui restent très fluctuants et au-dessous du potentiel de production, ne dépassant guère les 25 q/ha pour le blé dur, 21 q/ha pour le blé tendre et 16 q/ha pour l’orge.

Prospérité des filières des grandes cultures

C’est dans cet esprit que le CMA, riche de son expérience de 20 ans dans le secteur, table sur la prospérité des filières des grandes cultures et non pas uniquement de la filière céréalière et a mis en œuvre un plan stratégique pour agir en amont afin d’accompagner les agriculteurs par une assistance technique et financière à même de booster la filière et libérer un potentiel sous-exploité.

Certes, « le développement de la société est fortement lié à une bonne croissance du rendement des terres céréalières, il n’empêche qu’il est indispensable d’agir pour faire sauter les verrous qui entravent son développement et limitent la productivité céréalière tels que les obstacles d’ordre structurel (morcellement des terrains, changements climatiques), les facteurs techniques monoculture, le manque d’encadrement, les difficultés de financement des investissements et les difficultés d’accès aux crédits, qui se posent aux petits agriculteurs », souligne-t-il.

M. Fayçal Mkaouar indique à ce propos que le CMA, dont les activités sont axées sur la collecte et le stockage des grains de céréale et autres cultures, assure depuis des années déjà la fourniture des intrants (semences, engrais, pesticides, aliments de bétail), la commercialisation de certains produits agricoles autres que les céréales comme l’avoine, la féverole, l’orge et le colza,  a entamé un programme d’accompagnement technique et financier de certains agriculteurs en accordant des prêts en nature sous forme de fournitures agricoles, et ce, en vue « d’encourager les agriculteurs à suivre une séquence de rotation de culture qui permettrait d’éviter les problèmes majeurs rencontrés en monoculture qui conduit à l’épuisement des nutriments, à l’infertilité du sol, à l’infestation de parasites et à l’érosion des sols ».

Pour y parvenir, le CMA propose un contrat de culture. En effet, il s’agit d’un contrat équitable proposé librement aux parties prenantes assurant un bon équilibre entre leurs droits et leurs obligations. L’objectif est de faciliter la mise à disposition des terres agricoles pour assurer la production d’une culture spécifique, et ce, en vue d’une production agricole durable respectueuse de la terre et de la nature.

Inciter les agriculteurs à recourir à la rotation séquentielle

Cette démarche pourrait aboutir aussi, selon notre interlocuteur, au développement d’opportunités d’exportation pour certains produits agricoles cultivés en rotation séquentielle, puisque « d’autres problèmes entravent le développement des variétés qui entrent en rotation avec les céréales à l’instar de l’absence d’une filière industrielle permettant d’absorber la production et l’absence de marché à terme (visibilité des prix) ».

Afin d’inciter les agriculteurs à recourir à la rotation séquentielle des cultures, le CMA offre désormais un pack de contrats de culture pour toutes les filières des grandes cultures qui procurent aux agriculteurs moins de risques relatifs au prix puisqu’il est fixé d’avance, l’assurance d’approvisionnement en intrants et l’assistance technique nécessaire à la production avec possibilité de crédit. « Les collecteurs pourraient ainsi bénéficier d’une augmentation du rendement des productions céréalières, garantir la pérennité de la filière et assurer l’approvisionnement des agriculteurs à temps avec un planning précis », ajoute-t-il. « Pour les transformateurs, cela équivaut à une sécurité de l’approvisionnement en matière première locale de bonne qualité, alors que pour l’État, c’est une importante économie de devises en import de matières premières, une nette amélioration des rendements et une démarche favorable à l’autosuffisance alimentaire », assure-t-il.

De ce fait, l’initiative du CMA consiste à proposer des contrats de culture en colza, féverole, orge et triticale qui intègrent un suivi et un accompagnement technique assurés par les techniciens et ingénieurs agronomes du CMA, une garantie de la disponibilité du pack technique (semences, pesticides et engrais) et le paiement des agriculteurs après 15 jours. Ce pack représente une réelle opportunité à saisir pour réduire les pertes de l’ensemble de la filière céréalière et améliorer le rendement des terres agricoles grâce aux incitations qu’il procure, et ce notamment par l’accès régulier aux intrants, la bonne maîtrise technologique et la qualité concurrentielle des produits de rotation et une visibilité des prix, outre l’opportunité de développement de l’export de nouvelles variétés.

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