Rapport sur les marchés de demain 2023 : L’économie tunisienne face aux obstacles à la croissance

 

Pour les chefs d’entreprise tunisiens, les principaux obstacles à la croissance des nouveaux marchés sont le manque d’espace budgétaire et le financement du secteur privé ainsi que l’insuffisance d’initiatives émanant du secteur public.

Quelles technologies constituent une priorité stratégique ? Quels sont les secteurs les plus susceptibles de générer de nouveaux marchés ? Quels sont les principaux obstacles à la croissance des nouveaux marchés ? C’est à ces trois questions que le Rapport sur «les marchés de demain 2023», réalisé par le Forum Economique Mondial (World Economic Forum), tente de répondre.

Intitulé «transformer les technologies en nouvelles sources de croissance mondiale», ce rapport est basé sur une enquête de perception, menée auprès de plus de 12.000 chefs d’entreprise dans 126 économies. Pour le cas de la Tunisie, c’est l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace), en sa qualité de partenaire officiel du Forum, qui a mené cette enquête.

Les technologies, une priorité stratégique

En cette période de progrès technologique rapide, il était prévisible que les technologies avancées dominent sur un horizon de dix ans.

Cependant, les trois premières technologies au niveau mondial concernent les fondements économiques les plus importants, à savoir l’agriculture, l’éducation et l’énergie.

Pour la Tunisie, les technologies stratégiques constituent les technologies agricoles, les technologies relatives au stockage et à la production de l’énergie et les technologies d’adaptation relatives à la gestion de l’eau. Viennent ensuite l’Intelligence artificielle (IA), les technologies relatives à l’éducation et au développement de la main-d’œuvre, et celles relatives au commerce électronique et numérique à la 2e place.

En ce qui concerne les secteurs les plus susceptibles de générer de nouveaux marchés, les résultats à l’échelle mondiale montrent que les services d’information et de technologie constituent la première opportunité sectorielle.

Pour le cas de la Tunisie, les répondants voient des opportunités de marché nettement plus importantes dans le secteur de l’agriculture et la gestion de l’eau et des déchets. Viennent à la 3e place les services médicaux et de santé, suivis de services d’information et de technologies et l’éducation, respectivement aux 4e et 5e places.

Quels obstacles à la croissance ?

S’agissant des principaux obstacles à la croissance des nouveaux marchés, en tête de liste, les chefs d’entreprises tunisiens citent le manque d’espace budgétaire et le financement du secteur privé ainsi que l’insuffisance d’initiatives émanant du secteur public. Ils réclament, également, la nécessité de disposer d’infrastructures complémentaires, outre le manque de standards clairs de marché et des innovations de rupture. A la 6e place, ils ont cité le manque de cadres juridiques relatifs aux produits et aux biens. Puis viennent la demande de soutenir les marchés commercialement stables, le manque d’entreprises produisant les biens de manière fiable, le manque de compétences et talents et à la 10e position le manque d’accord sur les valeurs de produits ou biens.

A l’échelle mondiale, les trois principales contraintes signalées sont le manque de compétences et de talents, le manque d’infrastructures appropriées et le manque d’initiatives émanant du secteur public.

Pour conclure, le rapport souligne que les résultats obtenus auprès des chefs d’entreprise peuvent être interprétés comme un signal important du secteur privé. Par ailleurs, un secteur public dynamique serait un atout pour libérer le potentiel inexploité de création de marchés.

Cela permettrait de favoriser la co-création de nouveaux marchés, reposant sur un partenariat public-privé afin de résoudre les problèmes les plus urgents.

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