L’essentiel | Sur une trajectoire de croissance légèrement inférieure

 

Selon le tableau récapitulatif économique et financier, après la clôture de l’année 2022, et  pour la majorité des experts et des observateurs de la vie économique nationale et internationale, le fait saillant de l’année qui vient de s’écouler n’est autre que l’inflation rampante et la dégradation du pouvoir d’achat des populations qui devraient être maîtrisées dans les meilleurs délais.

L’intermédiaire en bourse MAC SA vient de publier sa rétrospective 2022 et les perspectives pour l’année 2023, dans un rapport intitulé «Entre morosité et espérance», où les analystes ont affirmé que La guerre en Ukraine et l’accroissement des prix sur les marchés internationaux sont venus exacerber les vulnérabilités de l’économie tunisienne durant 2022. « Les conséquences de la guerre ont commencé à se faire sentir dans la mesure où le déficit commercial s’est creusé de 16 à 25 milliards de dinars de 2021 à 2022. La baisse de la production de pétrole-gaz et l’augmentation de la demande de produits énergétiques et agricoles ont aggravé la vulnérabilité de la balance commerciale aux aléas des marchés internationaux ».

Et d’ajouter que « les pressions inflationnistes ont considérablement augmenté provenant surtout des marchés mondiaux et de l’augmentation des prix administrés (le taux d’inflation est passé de 6,7% en janvier 2022 à 10.1% en décembre 2022). La hausse de l’inflation a poussé la Banque centrale à relever son taux directeur de 0,75 point de base, en mai 2022, et en décembre pour le porter à 8% ».

Selon la même source, les analystes indiquent qu’avec un taux de croissance prévu de 2.2% en 2022, qui parait sous-estimé par rapport aux réalisations des trois premiers trimestres (moyenne de 2,6%), l’économie semble sur une trajectoire de croissance légèrement inférieure à celle qui était précédemment prévue (2.7%).

Par ailleurs, et selon les indicateurs avancés, l’accroissement des prix de l’énergie et des aliments sur les marchés internationaux s’est traduit par un accroissement du déficit budgétaire. Celui-ci devait rester stable à 7.7% en 2022. « Le financement du budget reste problématique vu l’importance du déficit budgétaire dans un contexte d’endettement stable à des niveaux assez élevés ».

Concernant les perspectives, le rapport souligne que l’année 2023 se caractériserait par une inflation qui dépasserait les 10% et qui aura deux conséquences de taille, à savoir l’augmentation du taux directeur, prévue « pour éviter des taux de rémunération réelle très négatifs pour les dépôts à terme et comptes d’épargne qui constituent plus de la moitié de la masse monétaire au sens large et qu’il faudra maintenir » et  la dépréciation attendue du dinar tunisien pour éviter une appréciation réelle du TND à la suite de l’inflation élevée par rapport à l’inflation moyenne mondiale, « car cet écart est nuisible pour la compétitivité de notre économie ».

En termes quantitatifs, pour 2023, « un point de plus pour le taux d’intérêt et 5% de déprécation du TND paraissent très plausibles et nécessaires pour éviter des disparités dans l’évolution des trois paramètres principaux de la politique monétaire : taux d’inflation, taux d’intérêt et taux de change », précisent les analystes.

De l’avis des experts, le relèvement du taux directeur pourrait susciter l’intérêt des investisseurs en 2023 pour les produits de taux à plus faible risque que les actions, « d’autant plus que ces taux d’intérêts élevés pénaliseront les sociétés non-financières endettées. Les coûts d’investissement seraient également altérés vu que les montages reposent en grande partie sur le financement bancaire ».

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