Bilan de la lutte antiterroriste en 2022 : Une année à marquer d’une pierre blanche

 

Les réussites des unités sécuritaires et militaires en matière de lutte antiterroriste sont passées malheureusement sous silence. On entend beaucoup plus les politiques pérorer sans accorder trop d’importance à ces réussites et aux martyrs des deux appareils militaire et sécuritaire.

Il fut un temps où le pays se réveillait sous le choc des attentats terroristes commandités par les dirigeants de la mouvance salafiste radicale. La majorité de ces attaques avaient été commises en 2015 au musée du Bardo, puis  dans un hôtel à Sousse et postremo à l’avenue Mohamed-V en plein centre ville, causant en un laps de temps relativement court la mort de centaines de  personnes, dont essentiellement des touristes et des agents de la garde présidentielle, ceci sans compter les nombreux attentats qui ont ciblé les forces sécuritaires et militaires dans les quatre coins du pays depuis 2011.

Certes, les menaces planent toujours, mais les groupes terroristes sont de plus en plus ébranlés par les coups de boutoir incessants des unités sécuritaires et militaires comme en témoignent les multiples arrestations qui ont visé les membres  les plus actifs et les plus dangereux de ces groupes, ainsi que le démantèlement des réseaux d’appui aux alentours des régions montagneuses.

Pas de reconnaissance de la part des politiques

En 2022, la Tunisie n’a connu aucun attentat terroriste. Une grande victoire contre le terrorisme mais qui passe malheureusement sous silence. Là où le bât blesse, les partis politiques qui sont la première cause de la déstabilisation puis de l’effritement  des services spécialisés intentionnellement  noyautés et manipulés tentent à dessein malveillant d’éclabousser ces réussites. Du côté des hommes politiques et en particulier les polémistes, la tendance est plutôt aux déclarations médiatiques incendiaires et discours déclinistes. « Point n’est besoin de saluer ou même de  souligner les efforts  et les sacrifices des unités de la lutte anti-terroriste », selon eux. Ils sont aujourd’hui beaucoup plus occupés par la reconquête d’un pouvoir perdu que de manifester leur reconnaissance à l’égard des efforts et sacrifices consentis par les unités de lutte anti-terroriste. Ayant retrouvé leur efficacité et leur éclat d’antan, les unités de lutte anti-terroriste ont pu notamment, durant l’année écoulée, traquer les membres des groupes terroristes et les déloger de leurs fiefs, ce qui a mené au démantèlement de plus d’une centaine de cellules terroristes dont l’une d’elles était formée uniquement de femmes, et a conduit à l’arrestation d’éléments terroristes inconnus des services de sécurité et notamment une jeune femme arrivée d’un  pays étranger qui a été recrutée et formée à la fabrication d’explosifs via les réseaux sociaux.

« Des plans d’assassinats de hauts responsables, dont le  ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, ont ainsi pu être déjoués », selon le porte-parole de la Garde nationale, Houssem-Eddine Jebabli.

Mobilisation non-stop, coordination et anticipation

Bien que les groupes terroristes qui ont essaimé à l’époque de la Troika  aient été décimés ces dernières années grâce notamment à l’adoption en 2016 de la stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme impliquant tous les acteurs nationaux et l’émergence d’un nouveau contexte géostratégique non favorable aux groupes islamistes radicaux,  la menace terroriste qui viserait en particulier les institutions touristiques persiste toujours. Nos unités militaires et sécuritaires en sont tout à fait conscientes.

Mais il faudra aussi que la classe politique s’engage davantage à exclure toute justification des actes terroristes et extrémistes violents. Dans sa déclaration à notre journal, le porte-parole de la Garde nationale, Houssem-Eddine Jebabli, explique que « le risque zéro n’existe pas. Toutefois, les unités sécuritaires  sont mobilisées 24/24 et 7/7 pour anticiper et contrer les attaques terroristes ». Il a souligné à cet effet « le grand travail effectué  par les services de renseignements pour dévoiler les cellules de soutien logistique aux  terroristes et l’identification des cellules dormantes ».

La même source rappelle, dans ce même contexte, l’élimination de la majorité des chefs des groupes terroristes tunisiens et algériens qui étaient retranchés dans les montagnes.

« Un autre important facteur qui ne doit pas être occulté dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes. Il se rapporte à la coordination et la collaboration au-delà de nos frontières en matière de lutte avec les services d’autres pays, notamment l’Algérie ».

Chasser les vieux démons de l’instabilité

Non à l’intervention du religieux dans la politique et non à un retour aux anciennes pratiques scandaleuses de certains députés visant à couvrir les familles d’éléments terroristes résidant dans le pays ou en cavale à l’étranger, comme en témoigne la grave affaire de l’aéroport de Tunis-Carthage qui a vu  en mars 2021 des députés  se rendre à l’aéroport  de Tunis-Carthage pour protester contre l’interdiction de voyage faite à une femme fichée S-17 et entrer en altercation physiquement et verbalement avec des agents et cadres relevant de la Direction générale de la Police  de l’aéroport et des étrangers  A cette époque le président de l’ARP dissoute n’avait pas jugé utile d’intervenir pour appliquer la loi à la lettre et priver les députés en question de leur immunité dans le but d’avoir les coudées franches.

Cette affaire vient, par ailleurs, de connaître d’importants rebondissements suite à la condamnation en  2022 des députés en question par  le tribunal militaire à des peines de prison.

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