Coupe du monde des clubs | Al Hilal écarte Flamengo et passe en finale : L’art de renverser la table !

 

De notre envoyé spécial à Tanger, Walid NALOUTI

Alors que tout le monde donnait Flamengo grand favori de la demi-finale, Al Hilal a renversé les codes, une première fois par une ouverture du score très tôt et, une deuxième fois, en revenant dans le match avant de prendre le dessus sur une formation brésilienne pour laquelle rien ne s’est passé comme prévu.

Avant le coup d’envoi du match, les supporters des deux équipes ont dû faire abstraction à l’effervescence qui les animait pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes de séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie. Des supporters qui étaient pourtant tous excités avant la demi-finale de la Coupe du monde des clubs, Fifa 2022. Aux abords du Grand Stade de Tanger et sur ses gradins à une heure déjà du coup d’envoi de la première demi-finale qui a opposé mardi soir Al Hilal à Flamengo, l’ambiance était typiquement brésilienne. Selon les estimations des officiels ici à Tanger, ils étaient environ une dizaine de milliers de supporters de Flamengo ayant assisté à la demi-finale. Des supporters brésiliens qui ont dû s’efforcer à supporter l’ascenseur émotionnel. D’abord, quand Al Hilal a obtenu un penalty transformé par Salem Al-Dawsari dès la 4’. Un but encaissé trop tôt que, d’ailleurs, les joueurs de Ramon Diaz auraient dû éviter. Sauf que les camarades de Dawsari ont fait du n’importe quoi sur le terrain, laissant naïvement libre manœuvre aux attaquants de Flamengo qui ne demandaient pas plus qu’on leur libère les espaces, notamment à l’approche de la zone de réparation adverse.

Ce qui intriguait après l’ouverture du score, c’est qu’au lieu de chercher à calmer les ardeurs des attaquants brésiliens, Abdullah Al Maiouf, le portier d’Al Hilal, était dans l’incapacité de diriger sa défense, qu’il fallait replacer, à même de faire appel au premier rideau défensif de l’entrejeu.

Il n’en fallait pas plus pour que la machine brésilienne carbure à plein régime et la sentence pour la défense saoudienne est tombée au but d’égalisation de Pedro après seulement un petit quart d’heure de jeu.

A partir de ce moment-là, c’est Flamengo qui renversa la vapeur imposant sa loi et tout le monde s’attendait à ce que le scénario de la demi-finale de l’édition de 2019 du Mondialito qui a opposé les deux équipes allait se reproduire avec une qualification des Brésiliens suite à leur victoire (3-1). Sauf qu’un autre scénario encore plus fou a eu lieu, avant-hier soir.

Concours de circonstances en faveur d’Al Hilal

Les hommes de Ramon Diaz qui ont composté leur billet pour la demi-finale contre le courant de jeu, puisque dominés 89 minutes durant par le Wydad, ont eu contre Flamengo un concours de circonstances incroyable. Un arbitre le moins qu’on puisse dire sévère avec Flamengo. Non seulement il a accordé un deuxième penalty à Al Hilal, (qui n’est pas contestable du reste), mais qui a aussi privé la formation brésilienne de l’un de ses joueurs les plus en vue sur le terrain, Gerson, expulsé dans le temps additionnel de la première mi-temps.

Une expulsion sévère !

Et comme le deuxième penalty a été transformé par le même Dawsari, l’entraîneur d’Al Hilal ne pouvait espérer un meilleur scénario. Et c’est là que le génie de Ramon Diaz a opéré. En reprenant le jeu après la pause, le technicien argentin, en homme averti, a compris qu’il ne fallait pas refaire la même erreur du début du match. Pour empêcher les joueurs de Flamengo de revenir de nouveau dans le match, il fallait les presser dans leurs derniers retranchements, profitant du fait qu’ils évoluaient en infériorité numérique. Le pressing haut des Saoudiens, qui ont multiplié les tentatives et varié leur jeu en longueur et en largeur, allait apporter ses fruits en enfonçant le clou grâce au troisième but de Vietto en fin de partie. Et même si Flamengo a réduit le score par le même Pedro dans le temps additionnel, l’ambition d’Al Hilal a fini par l’emporter : «Nous ne sommes pas venus ici pour faire de la figuration, mais si nous sommes là, c’est pour représenter l’Arabie Saoudite», a déclaré Salem Dawsari à la conférence de presse d’après-match. «Tout le monde s’accordait à dire que nous allions jouer dans le meilleur des cas le match de classement. Contre Flamengo, nous avons démontré que nous méritons d’être là et que nous avons les moyens de nos ambitions, c’est-à-dire d’aller loin dans cette Coupe du monde des clubs et, pourquoi pas, l’emporter. Nous avons fait la preuve alors que nous sommes capables de jouer sous la pression. Nous n’allons pas lésiner sur l’effort et tout faire pour remporter le titre mondial». Sur la même longueur d’onde, Ramon Diaz a déclaré : «Al Hilal a su gérer tranquillement les péripéties de la rencontre et presser l’adversaire. Al Hilal a démontré, ce soir, qu’il a le niveau de jouer à l’international. Et nous allons le prouver encore», a-t-il laissé entendre en faisant référence à la finale de samedi. Al-Dawsari et ses camarades vont-ils écrire une nouvelle page de leur histoire en lettres d’or, eux qui sont entrés déjà dans l’histoire ?  En football, rien n’est impossible

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