Les U20 à la croisée des chemins : Destination finale…

 

A l’aune d’un Mondial qui attend la Tunisie U20 en Indonésie, une échéance d’autant plus cruciale que les Aiglons ont tiré la langue lors des demies de la CAN et en match de classement , la FTF doit dès à présent considérer l’antichambre de l’équipe A comme l’un de ses dossiers prioritaires.

Formidable réservoir de talents,et connaissant le potentiel des Garreb, Dhaoui, Wahabi, Nasraoui, Chouchane, Ben Nijma, Ghorbal, Snana, Dridi, Kechiche, Sassi et tant d’autres, fléchir à ce point, lors de la négociation de la dernière ligne droite de la CAN, constitue forcément une anomalie. Certes, il y a eu quelquefois un manque de réussite, mais aussi parfois un défaut de confiance et d’investissement vers la fin.  Ce faisant, en amont, l’objectif fixé était certes de se qualifier pour le Mondial (ça nous rappelle l’équipe A et sa suffisance mondialiste), mais également de permettre à tous ces talents d’exploiter pleinement leur potentiel à travers une identité de jeu, autour d’un projet commun.

Aujourd’hui donc, ce ne sont pas les qualités techniques et humaines indéniables de nos représentants qui sont mises en cause, loin de là. Il s’agit juste d’analyser la situation des Espoirs tunisiens, une situation d’autant plus singulière que nos jeunots ont mordu la poussière en se mesurant aux meilleurs du continent.

En football de haut niveau, même chez les jeunes, et il n’est pas ici question de trancher entre intolérance et indulgence, pour avoir un bon diagnostic, il faut faire un constat objectif, précis, qui laisse le moins de place possible à l’interprétation surtout…

Et pourtant, cette équipe regorge de talents !

Aujourd’hui, cette génération n’a pas le droit de sombrer quant le jeu en vaut finalement la chandelle (après les demies, tout est possible).  Il y a donc quelque chose qui cloche et ça ressemble, quitte à nous répéter, à ce défaut d’ambition hérité de l’équipe A ! En clair, pour les Aiglons, chavirer en demies, ça arrive, mais couler en match de classement pour le podium, c’est inadmissible !

Le Mondial U20 d’Indonésie, c’est maintenant et pas demain. Cette équipe regorge de talents mais le plateau technique doit forcément replacer le collectif au-dessus de tout. En clair, les joueurs, on doit leur faire comprendre ça ! Ils doivent vraiment prendre conscience, aujourd’hui, de ce que sont les «Espoirs» du Team Tunisie et de ce qu’ils représentent pour le pays. Il faut absolument retravailler là-dessus, même si inconsciemment, l’équipe de Tunisie junior n’occupe pas toujours la place qu’elle doit occuper dans l’esprit des gens.

Précocité à haut risque

L’on sait tous que le football se joue à peu de choses, et c’est d’autant plus valable pour des joueurs précoces, pour la plupart, lancés dans le grand bain du football professionnel avant l’heure (dès 16-17 ans pour le gros des troupes).Sauf qu’il ne faut pas aussi oublier qu’il y a quinze-vingt ans, ces joueurs avaient peut-être des statuts moins clairs et moins installés dans leurs clubs. Ce qui n’est pas le cas actuellement.

Aujourd’hui, vu que les jeunes démarrent tôt au sein des effectifs des clubs pros, pour les meilleurs d’entre eux, il faut aussi leur faire comprendre que l’aventure en sélection espoir peut être « hyper-compatible » avec leur quotidien en club. Ce n’est donc pas l’un au détriment de l’autre. Ça doit plutôt servir de bouffée d’oxygène dans leur quotidien. il y aura forcément beaucoup d’attente  à ce moment-là, lors de la participation au Mondial. Mais d’ici là, cette équipe a vraiment besoin de prendre de l’épaisseur, du recul, d’emmagasiner de l’expérience et de gagner du crédit pour arriver sur un tel événement. En football, le crédit se construit en amont, par les résultats, l’image, l’allant, ce qu’on dégage, la sympathie même ! Bref, cette équipe-là a un besoin pressant de se « remplumer » pour ne plus y laisser des plûmes au moindre coup de mou dorénavant !

Aussi talentueuse que l’équipe mondialiste de 1985, celle de Mrad Mahjoub, avec les Chokri El Ouaer, Lotfi Rouissi, Haithem Abid, Sami Touati, Jamel Limam, Mahjoubi, Mhadhebi, Abdelhak, Dergaa, Mourad Gharbi, Lounis, Kais Yaakoubi et autre Bourchada, la Tunisie U20 doit aujourd’hui tirer les leçons de sa récente participation à la phase finale de la CAN. Bref, ne pas se contenter du statut de simple randonneur, « touriste » en Indonésie. Il nous faut des joueurs à la fois heureux d’être là mais surtout hyper investis d’une mission ! Sauf que ça, ça dépendra du sens qu’ils donneront à cette destination !

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