Exposition : Dessine-moi la guerre et la paix

 

Il faut avouer que c’est une drôle d’idée de dessiner la guerre, alors que c’est la première chose à oublier. La paix, oui, on veut bien, mais cela semble moins porteur. Mais bon. Paris Match l’avait bien dit : le poids des mots et le choc des images.

Dans le nouvel espace de co-working récemment ouvert par l’Université Mahmoud El Matri, espace culturel et pédagogique baptisé Al Fehriya en hommage à la Kairouanaise qui fonda la première université du monde à Fès, une étonnante exposition était organisée en collaboration avec le Labo’Démocratique.

Sur le thème de « Dessiner la guerre et la paix : un dessin pour mille mots », on avait réuni une sélection de quelque 40 dessinateurs, caricaturistes, illustrateurs du monde entier. Ces dessins, parus dans la presse nationale, régionale et internationale, dénoncent la guerre et ses conséquences ou interrogent la paix. Récentes — conflit russo-ukrainien oblige, mais pas seulement — ou plus anciennes, ces œuvres ont contribué, de façon souvent grinçante, aux débats sur la guerre et la paix.

Entre journalisme et liberté artistique, les dessinateurs de presse utilisent l’humour et les traits d’esprit pour interpeler et interroger le lecteur sur une situation de conflit, un événement de tension.

Mais peut-on tout dessiner ? Quelles limites, quelle autocensure s’imposer ? Quelles contraintes, quelles censures leur impose-t-on ? Quelle est la place de la subversion accordée aujourd’hui au dessin de presse ?

L’exposition se donne une visée pédagogique. Elle s’adresse, bien sûr, aux étudiants, mais est ouverte au grand public.

Elle était suivie d’une table ronde sur le thème, justement, de :

« Peut-on tout dessiner ? Quelle liberté pour le dessin de presse en temps de guerre?».

Cette table ronde était animée par Selma Ghazouani, de l’ONG Article 19, et Othman Selmi, artiste illustrateur, et modérée avec le brio qu’on lui connaît par Hatem Bouriel.

L’exposition est dédiée, il faut le dire, « aux dessinateurs et caricaturistes, passés et présents, qui partagent leur art, souvent au péril de leur vie».

Car on a pu le voir dans un passé proche, la caricature est un métier dangereux.

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