Reportage — Clôture du Salon national de la création artisanale: Un succès indéniable

3,717

Le succès de ce Salon et son degré d’attractivité ne se racontent quasiment plus. Mieux encore, il est très fréquenté et n’a rien perdu de son lustre d’antan même si on peut toujours aspirer à mieux, notamment en utilisant bien plus les canaux digitaux et l’univers du numérique pour étoffer et mieux promouvoir la gamme commercialisée.


La 38e édition d’un rendez-vous devenu incontournable pour l’artisanat tunisien qu’est le Salon de la création artisanale touche bientôt à sa fin. Débuté le week-end dernier, il s’achève, aujourd’hui, avec un flux massif de visiteurs ayant afflué à la foire, à une poignée de jours avant le mois saint.

Malgré les crises récurrentes que ce soit du tourisme ou celle sanitaire du Covid-19 qui ont durement frappé le secteur de l’artisanat, il n’a rien perdu de sa splendeur et semble renaître de ses cendres. Un grand nombre de stands bien aménagés, où l’on découvre comme dans une véritable caverne d’Ali Baba un nombre infini d’objets d’art et de créations artisanales pour le plus grand bonheur des femmes majoritairement présentes. Tapis, mergoums, petits tapis en peau de moutons, robes pour femmes, habits traditionnels tunisiens, caftans marocains en passant par les djellabas tunisiens et algériens. On se croirait vraiment dans un souk maghrébin même si la griffe tunisienne est bien reconnue. Des babouches en nebuck (daim) très originales  et joliment colorées s’écoulent à 80 d. Une panoplie de produits pour laquelle il faut, toutefois, préparer une petite bourse ou un budget suffisant, sinon il vaut mieux passer son chemin. Parce qu’il y a tant de choses à voir et découvrir qu’il est difficile de résister. Les artisans s’évertuent à présenter un large éventail de choix, comme ces plateaux en plexiglas et transparents de Sfax qui ont un bel attrait. Ils sont vendus entre 30 et 60 dinars selon le format voulu, sauf que l’offre est limitée et que l’on ne peut en acheter beaucoup plus. A croire que c’est une façon de vendre prémonitoire et préconçue, en connaissance de cause de la crise économique qui frappe les ménages tunisiens.

Couffins très fins

Mais encore avec des couffins en raphia ou en osier très fins, de toutes sortes de tailles et de couleurs. Avec des prix des plus élevés aux moins chers, soit de 160 d à 55 ou 35 d. Pour d’autres modèles bon marché, on est vite saisi et on choisit. Des colliers, des bracelets et tant de bijoux et de parures pour filles et jeunes femmes. On a aimé les objets et bibelots des artisanes de Sejnane, faits main et exposés sous leurs multiples formes et couleurs. Un choix important et vaste d’accessoires pour la maison, objets décoratifs et petits meubles de circonstance. Un univers de matières et de couleurs en harmonie répondant au goût des grands et des petits.

Et la gastronomie dans tout ça?

Même s’il ne s’agissait pas d’un salon de produits bios, il a été envahi par quelques stands qui se sont joints à la fête de la création tunisienne, allant du côté de son patrimoine gastronomique à valoriser. Et comme d’habitude les curieux et les gourmets sont toujours au rendez-vous. Saveurs et gourmandises, de quoi éveiller ses papilles gustatives. Du sel diététique, de l’ail noir en crème ou en pâte que l’on a le plaisir de goûter et découvrir, des aliments censés être nutritifs et sains, si bien que l’on se perd et on réfléchit avant d’acheter malgré la foire aux prix et promotions en tout genre. Des recettes à base de poudre pour mijoter des «bsissas» avec plusieurs arômes. Des confitures, du vinaigre bio et de fabrication artisanale, du miel mille fleurs, des sirops. Ramadan tape à la porte et de nombreux ménages tunisiens ont profité des remises et rabais sur des appareils ménagers et  ustensiles de cuisine. Et bien d’autres…

Les commerçants sont vraiment à la fête et font recette. D’autant plus que la foire s’emplit de monde au fil de la journée et au fur et à mesure que la deuxième et dernière semaine se termine. 10 jours de fièvre acheteuse et de passion pour les plus chanceux. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, «les absents ont toujours tort» tant qu’il y a moyen de se faire plaisir sans se ruiner, de se distraire et de faire des découvertes. A noter la présence de chariots pour ceux qui veulent les remplir en faisant des dons aux associations caritatives, en signe de piété et de générosité.

Laisser un commentaire