Le ministère des Finances est-il devenu le bras armé du gouvernement pour mettre à sa botte les médias publics et confisqués ? Lors d’une rencontre avec le directeur administratif et financier de Snipe-La Presse, en présence de la directrice financière de l’entreprise, le secrétaire général du ministère des Finances a clairement déclaré «Nous avons les vannes du financement des médias et nous pouvons serrer la vis en réponse aux écrits des journalistes pauvres et rebelles». On comprend dès lors le rôle et l’intention de ce ministère régalien qui a le bras long et se place carrément contre la volonté du Chef de l’Etat qui a annoncé, lors de sa dernière visite à Snipe-La Presse, qu’il soutient les médias libres et respecte le rôle qu’ils jouent dans la pluralité du paysage médiatique. En montrant ses dents, ce ministère rame à contre-courant et agit contre la démocratie, contre la République et défie le Président de la république.

Quel message veut envoyer le secrétaire général au ministère des Finances qui a eu par le passé maille à partir avec les médias confisqués ? Le ministère des Finances s’arroge ainsi le rôle du défunt ministère de l’Information et croit ferme qu’il peut mettre au pas les médias qui critiquent l’action du gouvernement. Pour sa part, la présidence du gouvernement qui se mure dans un silence complice semble avoir lâché la bride à ses hauts fonctionnaires pour dessiner à leur guise l’avenir de ces médias. Un avenir qui se trame en catimini et en concertation discrète avec l’ombre  d’un administrateur-délégué chargé de la gestion courante de l’entreprise, dont les dernières décisions prises à la hâte menacent la parution des quotidiens. Oui, nous sommes des médias pauvres mais cela ne nous empêchera pas de continuer à assumer notre mission en toute liberté car notre devoir est de persévérer sur la voie de la liberté et de la démocratie. Nous ne coulerons pas.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri Ben Nessir
  • Les défis vitaux à relever

      Aujourd’hui et plus que jamais, l’être humain vit le syndrome de la pénurie d’eau, …
  • Le temps des réformes

    Dans un passé quelque peu lointain, des compétences et de grands hommes politiques  rendai…
  • Haro sur le plastique !

      LES industriels du plastique affiliés au Groupement professionnel du plastique rele…
Charger plus dans Editorial

Un commentaire

  1. Niels Petersen

    25/03/2023 à 13:57

    La Tunisie n’est plus une démocratie et c’est pour celà que le FMI, l’Europe et le reste du monde ne veulent plus l’aider financièrement.

    Répondre

Laisser un commentaire