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Préserver les biens collectifs

Editorial La Presse

 

Ecoliers, femmes, jeunes hommes… différentes catégories d’âge et de couche sociale participent régulièrement à des actes de vandalisme. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux montrant des vitres brisées de rames de train du RFR au niveau de la ligne E récemment entrée en service par jet de pierre en disent long sur le comportement du Tunisien. Déjà, la Tunisie est pratiquement l’un des rares pays au monde où il n’y a plus de cabines téléphoniques sur la voie publique, car elles ont été prises pour cible et ont subi plusieurs dommages. Il est aujourd’hui impossible d’installer des distributeurs de boissons, de journaux ou d’autres produits de consommation en libre-service de peur de voir ces installations subir des dégâts. Les horodateurs ou même les sabots, ces dispositifs utilisés pour immobiliser les voitures qui enfreignent les règles du stationnement public, font, de façon récurrente, l’objet d’actes de vandalisme. 

Loin d’être assimilées à une simple incivilité, ces attaques illustrent de façon éloquente la mauvaise attitude des citoyens envers les installations publiques et les équipements collectifs. En effet, la destruction massive des codes sociaux, l’impunité et l’absence de l’Etat ont formé un terreau propice à une « petite criminalité » galopante allant de la casse à la spoliation ou la destruction des abribus, du vol à l’étalage jusqu’à la falsification des diplômes.

Il n’y a pas si longtemps, la vidéo du saccage d’un camion qui est tombé en panne dans la localité de La Cagna à Tunis transportant des boissons alcoolisées a suscité une grande polémique sur les réseaux sociaux. Outre l’absence criante de l’intervention de la police durant le temps de spoliation du chargement du camion en question, l’implication de femmes voilées dans cette rapine en dit long sur la déviation comportementale et sociale en Tunisie et augure une phase de pillage qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre dans les jours à venir et qui pourrait se répéter à l’égard des camions de transport de produits alimentaires de base. 

Il est grand temps que les experts et analystes décortiquent les raisons de cette dérive comportementale qui se traduit par la transgression récurrente des codes de conduite sociaux, du civisme, du respect du voisinage, et de penser aux moyens à même de dissuader les auteurs de ces agressions.

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