UN feuilleton sur une chaîne et une plateforme privées dirigées par un citoyen impliqué dans des affaires de corruption et de malversation qui ont coûté des milliards à la télévision tunisienne avant 2011 fait polémique. Alors, on s’est réveillé maintenant pour crier au scandale et pour dénoncer une fiction nuisible aux valeurs sociétales et portant atteinte aux enseignants et aux écoles. De la pure hypocrisie collective et institutionnelle ! Car cela fait des années que les télévisons produisent des fictions bas de gamme. On nous a écœurés, pendant des années,  avec des productions obscènes, dénuées de toute esthétique et qui n’ont rien à voir avec les valeurs artistiques.   

Néanmoins, une fiction n’est pas là pour donner des leçons de morale, mais pour dénoncer subtilement des fléaux, pour dénuder cette société en effondrement éthique, et ce feuilleton, sans le vouloir,  a parlé juste et a été fidèle à la ligne empruntée depuis des années où les criminels, les trafiquants de drogue, les malfaiteurs et les corrompus sont sacralisés. Pourquoi s’est-on révolté maintenant ? Tout simplement parce que c’est l’effet du corporatisme, avec des enseignants qui ont réagi par amour-propre. D’autres feuilletons beaucoup plus pernicieux et beaucoup plus immoraux ont défilé sur nos écrans, sans qu’il y ait la même réaction officielle et la même pression sociétale. Cela sous le regard complice par impuissance de cette inutile et insignifiante Haica.

Ce feuilleton et la polémique qu’il a suscitée résument et incarnent la société tunisienne d’aujourd’hui : une société schizophrène et hypocrite qui agit avec des amalgames éthiques et sociétaux où l’on dénonce ce que l’on fait secrètement, et où la production télévisée  va dans la ligne de l’effondrement artistique et moral que nos enfants et jeunes vivent sous le regard de leurs parents démissionnaires. C’est le sacre et le règne des gourous de la médiocrité qui se transforment en quelque temps d’illustres inconnus et incompétents en stars et en modèles à suivre. Nier ce fait malheureux dans notre vécu, c’est vivre en décalage et endurer une peine de tous les jours. Le feuilleton « Fallujah » n’est qu’un détail d’un tableau sombre et consternant.

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