Pris sur le vif | Des pesticides dans nos assiettes

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Les oranges maltaises tunisiennes juteuses à souhait ont fait couler beaucoup d’encre il y a plus d’un mois.

Exportées sur le marché français, elles ont été retirées des circuits de vente à cause de la présence d’un taux élevé de LMR (limite maximale de résidus) non autorisé et néfaste pour la santé humaine. Des structures et des organisations françaises, qui interviennent dans plusieurs filières de production dont celles des fruits et légumes, se montrent, en effet, très vigilantes quant à la traçabilité de ces derniers. Ils sont soumis à des analyses, afin de vérifier s’ils répondent aux normes de qualité imposées par la loi et s’ils ne présentent pas un taux élevé de résidus et de pesticides. Le magazine français 60 millions de consommateurs ou « Rappel conso», le site des alertes sur les produits dangereux, à titre d’exemple, réalisent des tests et des enquêtes afin d’informer régulièrement les consommateurs sur les produits qui présentent une qualité nutritionnelle médiocre et qui peuvent être un danger pour leur santé à cause de la présence de résidus de pesticides, de fongicides….. D’ailleurs, c’est ce dernier qui a alerté l’opinion publique en publiant un communiqué sur la présence d’un fort taux de résidus dans les oranges maltaises tunisiennes, suite auquel celles-ci ont été immédiatement retirées du marché. Toutes ces structures et institutions jouent un rôle crucial de garde-fou, écartant toute chance à ces produits d’échapper à la surveillance et au contrôle et de passer entre les mailles du filet.

Absence de garde-fou efficace

Alors qu’elle fonctionnent sur la base «d’un système bien huilé», elles sont, par contre, quasiment défaillantes en Tunisie.

Des opérations de saisie ont bien lieu dans les régions mais elles sont occasionnelles voire sporadiques. Bien au contraire, plusieurs variétés locales de fruits destinées à l’exportation et qui ont fait l’objet de rappels à l’étranger à cause de leur non conformité aux normes ont été réintroduites dans les circuits de distribution sans que cela ne soulève aucun problème ni ne suscite aucune inquiétude en amont ou en aval. Ces produits, qui s’affichent sur nos marchés et trônent fièrement sur les étals, sont facilement reconnaissables à leur étiquetage et à leur bel aspect lisse à l’instar des oranges maltaises ou autres fruits qui continuent à être commercialisés et écoulés sur le marché alors qu’elles pourraient présenter un niveau élevé de résidus de pesticides.

Même les fraises de saison ne sont pas exemptes de tout soupçon.

Certaines variétés, cultivées sous serre, laissent dans la bouche un arrière-goût prononcé loin d’être naturel, faisant craindre un niveau élevé de résidus de pesticides. Pourtant, aucune institution ni association n’a jugé opportun, ni nécessaire de se prononcer sur le sujet.

L’Organisation de Défense du Consommateur (ODC), la plus habilitée à le faire, se contente juste d’avertir de temps à autre les consommateurs sur la présence de produits alimentaires qui pourraient être cancérigènes pour la santé, appelant au boycott du produit mais sans que celui-ci ne fasse l’objet de rappel, une décision généralement prise par le ou les ministères concernés. Verra-t-on un jour des associations jouer un véritable rôle de garde-fou sans que cela ne soit de la poudre aux yeux? L’espoir est permis.

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