Seule la qualification peut faire oublier le match pas assez convaincant de l’aller. Pour y parvenir, le CSS devra opter pour un jeu plus offensif.
Ce soir, ce sera le deuxième match de Hossem El Badri à la tête du CSS. Le premier a été contre le même adversaire, le Qatar Sports Club, à Sfax, et s’est terminé sur un nul blanc et un amer goût d’inachevé avec ce but tout fait mais raté par Mohamed Kanté dans les cinq dernières minutes. En un seul match, le technicien égyptien a compris de quoi souffre grosso modo l’équipe sfaxienne et saisi l’immensité de la tâche qui l’attend. Le sursaut ne sera ni facile ni rapide. Il va falloir beaucoup de temps et de patience pour redresser la barre et faire revenir le CSS à son niveau et à sa réputation qui ont fait de lui une équipe qui impose à ses adversaires aussi bien le respect que la crainte. Remonter la dure pente commence donc pour Hossem El Badri ce soir avec une qualification qu’il doit coûte que coûte arracher avec les moyens du bord dans le fief même de ce club qatari.
Le collectif et le mental, armes majeures
Hossem El Badri ne comptera pas sur un miracle pour faire une révolution immédiate et redorer en un temps record l’image ternie des «Noir et Blanc» durant ces trois dernières années. Mais c’est un bon gestionnaire de groupe qui inspire la confiance et qui arrive à pousser ses joueurs à tirer le meilleur profit de leurs ressources physiques, techniques et mentales, même si elles ne sont pas à leur apogée. Et c’est aussi un grand stratège sur le banc qui sait bien placer et replacer ses pions sur l’échiquier. Au match aller, il a opté pour une charnière centrale à trois et nous a fait découvrir un bon Oussama El Bahri oublié par ses prédécesseurs alors qu’il peut faire un bon trio avec Alâa Ghram et Mohamed Nasraoui. Ce choix aurait été une parfaite réussite si les deux défenseurs de couloir, Mohamed Salah Mhadhebi et Mohamed Amine Hamrouni, avaient été performants dans leur boulot offensif et avaient donné le soutien et le plus nécessaire en phase de transition défense-attaque. Hossem El Badri a été convaincu que ces deux joueurs, qui ne possèdent pas la vitesse de percussion et une grande technique balle au pied, ne peuvent être que des défenseurs et pas de vrais excentrés. Cette conviction va peut-être le pousser à revenir sur son choix et à proposer autre chose. Surtout que les deux demis axiaux de l’entrejeu, Moussa Bella Konté et Mohamed Ali Trabelsi, sont aussi très limités et très lents dans le travail de relance et de transition. Dans la composition du milieu de terrain du match aller, il n’y avait pas eu de milieux créateurs, de joueurs de dernières passes décisives dans les intervalles. Le joueur irakien Hussein Ali est le plus indiqué pour ne pas dire le plus doué pour jouer ce rôle- clé. Son entrée s’impose donc pour donner à l’équipe plus d’occasions et de chances de trouver le chemin des filets dans une rencontre où il faudra marquer plus de buts que l’adversaire pour passer au tour suivant. Avec la titularisation de Hussein Ali comme play-maker, Achraf Habbassi reviendra à son poste de joueur de couloir pour mieux écarter le jeu et ouvrir des brèches dans la défense du club qatari, efficace dans le travail aérien et vulnérable et prenable sur les ballons à ras de terre. Il est donc très probable que Hossem El Badri apporte les premières corrections à un dispositif qu’il commence à connaître pour nous proposer un meilleur visage d’une équipe basée (en l’absence de grandes individualités) sur le bloc équipe et le collectif qui gagne. C’est pourquoi le match de ce soir revêt une très grande importance pour lui et les siens.