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Dette publique | Le fardeau s’alourdit…

 

Il est primordial aujourd’hui de riposter à la double crise que vit la Tunisie. Nous avons des problèmes structurels graves qui ne peuvent trouver de solutions qu’à travers une restructuration profonde des mécanismes et des modes d’organisation de l’économie nationale. Mais cela prendra du temps. Entre­­­temps, nous avons eu deux chocs terribles, le Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, qui ont eu des répercussions néfastes sur l’économie. Il n’y a pas de remède miracle certes, mais l’exécutif est appelé à bouger dans tous les sens.

En l’absence de réformes structurelles indispensables pour redresser l’économie du pays, la Tunisie risquerait de se trouver en cessation de paiement. Les experts économiques recommandent, avant tout, de mettre en place les réformes structurelles de manière urgente, faute de quoi le pays sera confronté à de sérieux problèmes.

Selon le rapport trimestriel de l’agence de notation « PBR Rating» sur le « Suivi des risques macroéconomiques et sectoriels en Tunisie », les réformes structurelles à entreprendre par la Tunisie « doivent être orientées vers la simplification, l’encouragement et le développement de l’investissement (local et étranger), ainsi que vers la protection, l’accompagnement et l’incitation à l’exportation, notamment dans les activités industrielles».

PBR Rating estime, par ailleurs, que le climat actuel dans le secteur privé des affaires ainsi que la situation financière de l’Etat ne permettent pas d’envisager une reprise économique pérenne et significative sans réformes structurelles majeures (outre les mesures de gestion des finances publiques convenues avec le FMI et dont les premiers effets sont perceptibles dans la LF2023). Des réformes structurelles, dont la complexité, d’une part, et l’adhésion qu’elle nécessite, d’autre part, supposent un cheminement multidimensionnel sur le moyen et le long termes.

L’effet de levier salutaire

La solution réside également dans la réduction des déficits. L’endettement extérieur n’est qu’un moyen d’atténuer dans le temps les coûts qui seront associés à des mesures à prendre pour renouer avec les équilibres budgétaires et de la balance des paiements. La dette extérieure ne peut être à elle seule la solution qui réside dans le réajustement des dépenses et des recettes.

L’endettement en soi n’est pas toujours un problème, et peut même jouer un effet de levier salutaire lorsqu’il est contracté à des conditions appropriées et — plus encore — affecté au financement de projets pertinents et performants.

Il devient un fardeau, voire une charge, une obligation dont on ne peut se libérer, dans les cas contraires, et ce sont hélas souvent les plus nombreux constatés tout au long de l’expérience tunisienne depuis plus d’une décennie. Lorsque les projets financés par la dette s’avèrent incapables de générer la croissance nécessaire et partant les ressources à même de permettre son remboursement, on entre peu à peu dans ce qu’il est convenu d’appeler la « trappe de la dette », ou le « piège de la dette », un cercle vicieux où l’endettement appelle l’endettement, puis le surendettement…

On s’endette, non guère pour réaliser de nouveaux investissements, mais juste pour rembourser la dette accumulée et qui n’a pu créer par elle-même les ressources nécessaires à son remboursement.

Améliorer la position du pays sur le marché international

La conclusion, en octobre 2022, d’un accord technique entre les services du FMI et les autorités permettra à la Tunisie, une fois approuvé, — probablement dans les prochains mois —, de bénéficier d’une facilité au titre du mécanisme élargi de crédit pour un montant d’environ 1,9 milliard de dollars. La finalisation de cet accord améliorera la position de la Tunisie sur le marché international et permettra à la communauté internationale d’apporter une contribution majeure à la réussite du programme de réforme en débloquant rapidement des financements supplémentaires.

Sachant que, selon les indicateurs du ministère des Finances, l’encours de la dette publique de la Tunisie a atteint 117,1 milliards de dinars (1 euro = 3,3 dinars) à fin février 2023, en hausse de 10%, par rapport à la même période de l’année écoulée. La dette intérieure représente 43,3% de l’ensemble de l’encours de la dette, alors que la dette extérieure représente 56,7%, précise la même source.

Quant à la dette extérieure, elle est contractée, principalement, dans le cadre d’accords de coopération bilatérale (60,3%), et à un niveau moins important auprès du marché financier (21,3%) et via des accords de coopération bilatérale (18,4%).

Pour ce qui est du service de la dette publique, il a régressé de près de 36%, passant de 2,2 milliards de dinars à fin février 2022 à 1,4 milliard de dinars, en février 2023, et ce, suite à la chute de la dette intérieure de 72%, à 384 millions de dinars (MD), alors que la dette extérieure a préservé sa tendance haussière à un milliard de dinars (+19,2%). D’après les statistiques publiées, la somme allouée au remboursement des intérêts de la dette s’est située au niveau de 855 MD, dépassant, ainsi, l’enveloppe réservée au remboursement du principal de la dette (605 MD), laquelle est en baisse de 56,7%, en février 2023.

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