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Insécurité alimentaire : Des répercussions sur plusieurs générations

 

Selon les études menées, le sous-investissement dans la petite enfance peut avoir des conséquences à long terme sur plusieurs générations. Par exemple, la thèse des «origines fœtales» postule que des conditions telles qu’une alimentation inadéquate pendant la grossesse nuisent au fœtus, ce qui se traduit par des résultats moins bons pour la santé de l’enfant. À titre d’exemple, les personnes qui ont été sous-alimentées in utero sont plus susceptibles de souffrir d’obésité, de diabète et de problèmes cardiovasculaires à l’âge adulte. Les neuf mois passés dans l’utérus sont considérés comme une période critique dans la construction du destin d’un individu. Leurs effets peuvent être persistants et les problèmes de santé peuvent mettre des années à se manifester (Almond et Currie, 2011).

Mais la vulnérabilité aux effets néfastes de l’insécurité alimentaire peut se poursuivre après la naissance. Les recherches montrent aussi que toute privation au cours des 1.000 premiers jours de la vie peut compromettre le développement physique et cérébral de l’enfant (Doyle, 2020). Il est prouvé que de la grossesse à l’âge de 3 ans, le cerveau crée rapidement des voies neuronales (Knudsen et al., 2006). Les chocs négatifs subis pendant cette période peuvent avoir des effets cognitifs et autres à long terme. Une nutrition adéquate est nécessaire au bien-être mental et physique des enfants (Gatti et al., 2018 ; Corral and Gatti, 2020). Des recherches ont montré que les enfants qui vivent dans l’extrême pauvreté peuvent perdre 25 % de leur potentiel de génération de revenus à l’âge adulte (Richter et al., 2017).

Ainsi, la littérature sur les effets à long terme des circonstances de la petite enfance peut être classée selon les types de chocs in utero et dans la petite enfance. Certes, une grande partie de cette littérature se concentre sur les chocs externes importants tels que les famines, les conflits et les pandémies, mais les chercheurs ont également examiné les effets de ce qu’ils appellent les chocs « légers» qui comprennent les maladies infectieuses, l’exposition à la pollution et la consommation d’alcool et de tabac.

Les chocs actuels peuvent exacerber les effets à long terme de l’insécurité alimentaire sur des enfants dont la situation nutritionnelle et sanitaire est déjà précaire. Cependant, le manque de données de haute qualité signifie qu’une grande partie de la région Mena ignore encore les insuffisances de santé chez l’enfant.

Par ailleurs, l’inflation des prix des denrées alimentaires qui a pour corollaire l’insécurité alimentaire pose de nouveaux défis à la région Mena, où la nutrition et la santé de l’enfant faisaient déjà défaut, selon toute vraisemblance, avant la pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine.

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