Après le nul face à l’OB et le risque de perdre les trois points du succès sur l’USBG, des semaines difficiles attendent les «Noir et Blanc»
C’est vrai qu’un entraîneur de la valeur de Hossem El Badri est une opération coûteuse pour le CSS qui connaît des difficultés financières, mais ce qui est plus important à savoir c’est que le technicien égyptien n’est pas venu à Sfax essentiellement pour l’argent. Mais plus pour un projet clair qui s’étend sur le moyen terme et qui redonne au club de la capitale du Sud les moyens de renouer avec son statut d’équipe du premier carré du championnat qui joue pour les titres et qui revient en force dans les compétitions africaines par le biais de la Ligue des champions. D’habitude, quand un club engage un nouvel entraîneur, c’est le club qui fixe les objectifs dans le contrat à établir. Avec Hossem El Badri, et c’est presque une nouveauté pour ne pas dire une première, c’est le contraire qui s’est passé. Un contrat d’une année et demie, mais avec une clause-clé stipulant une option de rupture unilatérale sans dommages et intérêts ni préjudices de tous genres de ce contrat par Hossem El Badri le 30 juin 2023 si on ne lui donne pas les moyens de son ambition et de la bonne exécution de son projet. Après le match nul contre l’OB qui lui a confirmé que l’effectif actuel, malgré les petits progrès réalisés, ne peut pas aller loin ni viser haut, il a fait allusion à cette clause et à un possible départ prématuré si rien n’est fait pour enrichir l’effectif par des joueurs de niveau supérieur à ceux recrutés lors du mercato d’hiver. Le comité de direction provisoire est donc bien avisé et averti si, entretemps le 5 mai prochain, il n’y a pas un nouveau bureau directeur élu.
Changer le système de jeu
D’ici cette date, il va falloir composer avec les moyens du bord. Si le CSS perd sur le tapis les 3 points de Ben Guerdane qui ont redonné sourire et espoir à l’équipe, ce sera une vraie catastrophe pour le moral. Tout en espérant échapper à ce coup dur, Hossem El Badri essaie de faire contre mauvaise fortune bon cœur et semble convaincu pour le moment de devoir abandonner le 3-5-2 dont il est un grand adepte et de revenir au 4-4-2 classique. Mohamed Ali Mhadhebi et Mohamed Amine Hamrouni, les deux latéraux, l’ont fortement déçu avec leur technique très limitée et l’absence de vitesse et de percussion sur les couloirs. Ce ne sont pas de vrais excentrés qui sont les moteurs de réussite du 3-5-2 et du 3-4 -3 qui étouffent l’adversaire, multiplie les occasions, creusent des failles et ouvrent le chemin du but. Hossem El Badri a compris qu’il n’a pas un duo comme les formidables Baraket et Saîed Moawadh d’Al Ahly de la grande époque ou comme la paire Wajdi Kechrida-Ali Mâaloul en équipe de Tunisie. L’option pour un troisième axial en défense a dégarni et affaibli le milieu de terrain avec un joueur offensif en moins et en l’absence de vrai meneur de jeu de classe et de joueur de talent de dernières passes décisives, ça pose de gros problèmes au niveau de la construction et de la créativité. Achraf Habbassi et Mohamed Kanté, absents contre l’OB, ont beaucoup manqué, ce qui a mis à nu les limites du potentiel offensif des «Noir et Blanc». Hossem El Badri a le temps d’essayer et de proposer autre chose contre un adversaire poids lourd comme l’Espérance. Un véritable examen pour lui avant de se fixer en grande partie sur son avenir avec le CSS.
crédit photo : © Imed HADDAD