Jamais en Tunisie la délinquance ou le sentiment d’insécurité lié qui existent, certes, depuis fort longtemps et bien avant la révolution, n’ont atteint un tel seuil de désespérance et d’inquiétude.
Après la mendicité que chaque Tunisien vit au quotidien et gare à lui s’il ne lui réserve pas quelques sous en poche, voilà que le vol par effraction dans les foyers et celui à la tire sur les automobilistes prennent le dessus.
Ni une ni deux, le voleur jeune et plus jeune encore, une fois entré au domicile, s’empare d’un quelconque bien et prend la poudre d’escampette. Cela se passe en plein Aïd au troisième jour à Ksar Saïd du gouvernorat de Tunis. Un quartier limitrophe du Bardo mais également de la Cité Ettadhamen. Même si la délinquance existe dans tous les quartiers des grandes villes. A Sousse également, elle a franchi le Rubicon et les citoyens sont désemparés et se font braquer chez eux en plein jour. Médecin, avocat ou homme d’affaires sont leurs ciblés préférées…
Certains se font voler à la tire leur smartphone à tout moment de la journée et n’ont que leurs yeux pour pleurer. Rien à faire, car même en portant plainte, la police très sollicitée partout a bien d’autres préoccupations pour assurer la sécurité nationale et assainir les stades et salles de sport.
Avec beaucoup de difficultés d’ailleurs au vu des scènes hallucinantes ces derniers jours au stade de Radès, notamment samedi dernier. On a même trouvé un spectateur avec une tronçonneuse comme si de rien n’était… Il a été arrêté par la suite aux fins d’enquête.
Du coup, lors de la vacation des sécuritaires due aux festivités de l’Aïd, comme traditionnellement par le passé d’ailleurs, les petits voleurs pullulent et s’arment de joie pour extorquer qui un écran plat, facilement transportable, avec sa télécommande, qui des bijoux…
Les maux de la révolution
Il faut se rappeler que lors de la révolution, les scènes les plus marquantes de pillage et de vol en tout genre ont battu tous les records avec un Etat alors impuissant et encore sous le choc de la déstabilisation. On les a laissé faire et ce temps-là révolu manque terriblement aux délinquants, semble-t-il. À force de mal payer les salaires, de créer un climat d’impunité totale, de laisser faire les petits recels qui sont nombreux et contre lesquels on ne peut pas grand-chose, le pays se transforme dangereusement et devient le nid de la nouvelle délinquance. Sans parler des grands bandits qui courent toujours et n’ont rien rendu au peuple tunisien.
On est loin encore de celle qui sévit en Amérique Latine mais on s’en rapproche dangereusement si l’Etat ne fait pas ce qu’il faut pour améliorer la qualité de la vie. En ne se contentant pas de féliciter les meilleurs, comme ceux des écoliers de Haffouz et autres, pour faire miroiter la beauté de la Tunisie, mais en donnant sa chance au plus grand nombre, aux plus marginalisés, en les sortant du désespoir.
D’autres formes de vol et d’escroquerie
Mais il y a bien d’autres formes de vol et d’escroquerie qu’on ne peut tout lister. Un phénomène abracadabrantesque! Ainsi, au parking d’El Menzah IV de l’immeuble Saadi, le supermarché principal, dont on tait le nom, n’hésite pas à taxer sa clientèle à raison de 5 dinars le stationnement quelle que soit la durée. Un prix fort sans aucun prétexte, mais allez savoir la raison qu’ils invoqueront ! Soit la cherté de parkings à étages alors que ce n’en est pas un, soit le fait qu’on peut se garer sans faire ses courses au magasin. Les prix se sont envolés partout et la délinquance est un phénomène directement lié à la cherté de la vie et à la décadence sociale que vit la Tunisie. En attendant, les témoignages des citoyens qui se sont fait voler ou subtiliser qui un téléphone, qui une tablette électronique sont légion. Avec tous ces objets technologiques qui circulent, les voleurs ne ratent pas une occasion pour braquer dès que l’occasion se présente un malheureux citoyen. Un animateur radio réputé a subi un vol à l’arraché qui a tourné court pour les voleurs, grâce à ses écouteurs dans ses oreilles. Des malfrats auxquels il vaut mieux ne pas résister sous peine d’être agressé physiquement. Le manque de sécurité à l’extérieur est de plus en plus ressenti par la population tunisienne. Mendiants, démarcheurs…, tous les moyens sont bons pour soutirer de l’argent aux autres par ces temps de crise ou de moins en moins d’activité rémunératrice subsistent. En renforçant les effectifs de la police et en mettant en place des programmes de prévention de la criminalité s’avèrent indispensables. Toutefois, la corruption et la bureaucratie peuvent parfois entraver l’efficacité de ces mesures. Il convient également de noter que la Tunisie est un pays relativement sûr par rapport à d’autres pays de la région, et que la plupart des touristes qui visitent le pays ne rencontrent pas de problèmes de sécurité. Toutefois, il est toujours recommandé d’être vigilant et de prendre les précautions nécessaires pour éviter d’être victime de la délinquance.