C’est sous le thème de la lutte contre la crise énergétique et climatique que s’est tenue la 15e édition du Salon de l’éco-construction et de l’innovation. Lors de cet événement qui a eu lieu les 3 et 4 mai au siège de l’Utica, une trentaine de professionnels de la construction écologique ont pu exposer des produits et des matériaux de construction durables et respectueux de l’environnement.
Des briques, des produits d’isolation, des enduits à base de sable, de la chaux et du plâtre, des composites… des innovations 100% tunisiennes ont été exclusivement présentes pour la première fois lors de la 15e édition du Salon de l’éco-construction et de l’innovation. Un événement qui a eu lieu les 3 et 4 mai au siège de l’Utica. Des conférences scientifiques et thématiques traitant des enjeux de la construction verte en Tunisie ont animé ces deux journées qui visent à promouvoir l’éco-construction en Tunisie. Selon Faouzi Ayadi, organisateur du Salon, le thème du salon consacré cette année à « la lutte contre la crise énergétique et climatique » tombe à pic avec le contexte énergétique mondial actuel marqué par la hausse de la facture énergétique ainsi que par l’accélération du phénomène du changement climatique.
« Actuellement, la crise énergétique pèse lourd sur l’Etat, mais aussi sur les particuliers. Et c’est dans le secteur de la construction que la hausse du coût de l’énergie se fait le plus sentir. Nous devons changer notre conception de la construction pour basculer d’un modèle conventionnel vers un modèle écologique. Ce changement doit s’opérer à tous les niveaux allant du matériau utilisé jusqu’à la conception des bâtiments et les pratiques de construction durables. Les matériaux écologiques sont connus pour être des matériaux économes en énergie et leur fabrication nécessite des énergies propres et renouvelables », a souligné Ayadi dans une déclaration accordée à La Presse.
inconscience
Si la construction verte a le vent en poupe dans plusieurs pays du monde et notamment en Europe, elle n’a pas encore trouvé sa place en Tunisie, et pour cause, le manque de prise de conscience quant à l’importance, mais aussi aux vertus de ce concept. « Il y a également la question de la présence des acteurs et des professionnels qui sont généralement des entreprises de petite et moyenne taille, n’ayant pas suffisamment de moyens pour communiquer sur le sujet et promouvoir leurs produits », a insisté Ayadi.
Il a ajouté que les réglementations en vigueur ne sont pas favorables à l’émergence de la construction durable et écologique en Tunisie. Selon lui, les marchés publics sont l’exemple le plus éloquent puisqu’ils sont orientés vers la construction conventionnelle et ne tiennent pas compte des autres alternatives écologiques qui peuvent être moins coûteuses et offrir une meilleure qualité. « L’éco-construction propose aussi des concepts plus rapides et des matériaux moins polluants qui ne génèrent pas de déchets et qui ne sont pas coûteux, tels que le BTC (Béton de terre comprimée). La qualité de la vie dans une construction écologique », a-t-il conclu.