Ahmed Friaa, ancien ministre souligne l’importance de sauvegarder La Presse en tant qu’élément essentiel du paysage médiatique tunisien et appelle l’État à mettre en place un plan de sauvetage en attendant une transition renforcée vers l’ère numérique.
« La Presse est un journal qui possède plusieurs caractéristiques qui en font sa grandeur. C’est un journal qui mérite d’être reconnu pour avoir suivi et témoigné des principaux événements qu’a connus notre pays depuis son indépendance. La Presse se distingue par une ligne éditoriale équilibrée et raisonnable, évitant les sensations superficielles auxquelles de nombreux autres médias recourent. Ce sont des qualités qui me sont chères et que j’apprécie énormément, car je pense que, comme nous le savons tous, le monde social n’aime pas les excès. La sagesse est une qualité indissociable de La Presse, ce qui fait de moi un fidèle lecteur.
D’ailleurs, j’ai l’honneur de publier occasionnellement quelques contributions dans ce journal. Je souhaite tout le succès au personnel et à la direction. Longue vie à ce journal qui fait la fierté de la Tunisie.
En ce qui concerne les solutions à mettre en place pour sauvegarder cette institution, il est évident que La Presse doit rester en phase avec les transformations technologiques. Ces changements ont une influence considérable sur l’avenir des médias. Les Tunisiens ne lisent plus autant, ils se contentent des réseaux sociaux. Il serait bon pour La Presse d’opter pour de nouveaux paradigmes tout en préservant la version papier. Pourquoi ne pas envisager un contenu payant, moyennant des sommes symboliques, pour soutenir La Presse ? C’est un journal qui nécessite un plan de sauvetage de la part de l’État, comme l’a expliqué le président de la République, en attendant une véritable transition vers l’ère numérique. »
*Universitaire et ancien ministre