Un bon parcours en coupe du monde passe forcément par une bonne entame de la compétition. Les Aigles de Carthage juniors doivent réussir leur première apparition face aux Anglais
La dernière participation de la Tunisie en phase finale de la Coupe du monde juniors remonte à 38 ans. Après cette longue période d’absence et une série d’échecs répétés aux éliminatoires, les juniors tunisiens ont fini par renouer avec le Mondial. Grâce à l’entraîneur Adel Sellimi qui a fait du bon travail avec cette génération de joueurs pétris de bonnes qualités techniques. Mais après une participation en phase finale de la Coupe d’Afrique où la qualification pour ce sommet mondial a été obtenue, Adel Sellimi a été limogé pour ses propos jugés trop durs et mal appropriés avec ses joueurs qui ont réussi l’essentiel, à savoir cette qualification pour le Mondial même s’ils n’ont pas pu aller jusqu’au bout de l’aventure en Coupe d’Afrique, se contentant d’une quatrième place pas très glorieuse au terme de prestations faibles au second tour. Le choix s’est fait sur Montasser Louhichi afin de prendre le relais pour cette Coupe du monde qui vient de débuter en Argentine. Le premier examen de l’équipe de Tunisie sous la houlette de son nouveau sélectionneur sera, ce soir, avec une confrontation avec l’Angleterre, tête du Groupe F avec l’Uruguay, l’Irak et la Tunisie. Jeudi, ce sera l’Irak et, le dimanche, l’Uruguay pour le match de clôture du premier tour.
Tout dépendra du départ
Une bonne participation, avec comme objectif principal le passage au second tour, exige une bonne entame de la première phase avec un résultat positif et surtout un comportement rassurant de notre team national dans ce match d’ouverture contre les Anglais. Montasser Louhichi doit concevoir la bonne approche pour cette empoignade qui sera bien musclée avec l’équipe la plus forte du groupe. Ceci pour bien négocier notre deuxième match-clé avec une équipe irakienne qu’on peut battre. Ça passe par l’équilibre que l’entraîneur doit trouver entre sécurité et verrouillage derrière (une animation défensive s’appuyant sur la défense de notre zone de vérité par le bloc équipe), et la nécessité aussi que ses gars soient présents et entreprenants devant, en réussissant la transition rapide défense-attaque. A- t- il les atouts de cette stratégie et approche équilibrée exemplaire ? La liste des joueurs convoqués indique qu’il y a pas mal d’arguments défensifs et offensifs dans cette équipe. Les deux derniers matches de préparation contre l’OB et l’USBG, deux adversaires faciles au jeu ouvert, ont été délibérément choisis pour peaufiner les automatismes et dégager une ossature cohérente et le meilleur onze de départ de l’équipe. En défense, il y a de la qualité et de la variété dans les profils de joueurs pour bien verrouiller notre base arrière. Les Ali Saoudi, Raed Bouchniba, Mahmoud Ghorbel, Zinedine Sassi, Rayen Nasraoui ont assez d’expérience dans les pieds pour être les piliers d’une défense qui sera très sollicitée et qui ne doit perdre ni cohésion, ni réussite dans les duels notamment aériens face aux attaquants anglais. Au milieu, les espoirs reposent sur Ghaith Wahabi, Sami Chouchane, Mohamed Wael Derbali pour constituer le premier rideau défensif qui bloque la relance de jeu adverse à partir de cette zone et être aussi le triangle moteur de la transition et de la projection en avant pour animer le jeu d’attaque. En pointe, il y a un bon quatuor d’attaquants capables d’assurer une bonne animation offensive qui peut prendre le dessus sur la défense anglaise et créer un bon nombre d’opportunités de but dans sa surface, à savoir Chaim Djebali, Jibril Othman, Youssef Snana et Mohamed Dhaoui. Mais la valeur intrinsèque de ces joueurs, leurs qualités individuelles, leurs profils différents ne suffisent pas pour donner naissance à une attaque de feu. Il leur faudra bâtir un jeu non pas individuel mais basé sur le collectif, beaucoup de solidité sur le plan physique et mental pour contourner et surprendre la défense anglaise. Montasser Louhichi a tiré sans doute les enseignements et les leçons de ce qui n’a pas marché en Coupe d’Afrique. On peut avoir les meilleurs joueurs sans forcément avoir la meilleure équipe. Battre ces Anglais serait un vrai coup de maître, une entrée en fanfare dans cette Coupe du monde et la porte quasiment ouverte pour le deuxième tour. Mais ça ne sera possible qu’avec une bonne alchimie de joueurs pour un mélange incroyable et exceptionnel d’émotion et d’audace pour réaliser ce bel exploit.
crédit photo : © Fédération Tunisienne de Football