Taux d’occupation des stades de la CAN : Une affluence dérisoire

Mais pourquoi les stades de football égyptiens sont-ils désespérément vides ?

Une fois l’Egypte, pays hôte, éliminée, la CAN est orpheline de ses rares spectateurs. La compétition continue certes, mais dans des stades vides, à quelques exceptions près. Ce faisant, si le public maghrébin a assuré le spectacle sur les gradins jusque-là, les fans de le majorité des sélections présentes en Égypte ont surtout brillé par leur absence. Dommage pour l’ambiance. Mais comment en est-on arrivé là dans un pays où l’on adore le football ? Tentative d’explication. Distance entre l’Egypte et les autres pays, prix des billets, changement du pays organisateur, tout s’est cumulé pour rendre les stades vides. Un phénomène, assez classique lors des CAN, aggravé ici par la défaite du pays organisateur.

1.000 spectateurs dans un stade de 74.000 places
«Tout était pourtant bien parti lors du match d’ouverture ayant opposé l’Egypte, pays organisateur, au Zimbabwe. Les travées du Stade du Caire (plus de 70.000 places) étaient bondées et la rencontre s’est déroulée à guichets fermés. Mais 24h00 plus tard, lors du match Ouganda-RDC, tout a basculé dans le dérisoire : à peine 1.000 supporters dans une enceinte de 74.000 places», raconte un témoin désabusé. Il est vrai que les chiffres sont désespérants : «Il n’est pas rare d’assister à des matches dont l’affluence dépasse à peine les 4.000 spectateurs.»
Outre le triste Ouganda-RDC, ce type de chiffres est fréquent.
«On se souvient notamment des 3.192 spectateurs ayant assisté au match Nigeria-Burundi ou encore des 4.364 fans ayant fait le déplacement pour Zimbabwe-Togo», note la Nouvelle Tribune Info.

Un phénomène courant
L’Egypte n’a pas l’exclusivité des stades vides. Il y a deux ans, le pays hôte, le Gabon, avait réussi à sauver les apparences en distribuant de façon massive des billets gratuits, mais certains matches s’étaient disputés devant moins de 2.000 spectateurs en phase de groupes (1.800 pour Tunisie-Zimbabwe, par exemple).
Le taux de remplissage des stades pour les CAN se situe en général bien en dessous de 50%. A titre de comparaison, il vient d’atteindre 74% pour le Mondial féminin en France. Une des raisons avancées pour expliquer ces stades vides, qui gâchent un peu la fête, pourrait résider dans le fait que la compétition n’a atterri en Egypte que très tardivement. Au départ il était question que le Cameroun organise cette CAN. Les supporters des différents pays voisins se sont alors organisés pour faire le voyage afin de soutenir leurs équipes, mais grande fut leur surprise en apprenant la décision de la CAF, ce qui a fini par les dissuader en raison des coûts supplémentaires, notamment quand il s’agit de se déplacer en Afrique du nord. Pourtant, côté Égyptien, on vantait déjà le succès populaire.

Prix prohibitifs
Enfin, dernier argument pour expliquer l’absence de spectateurs dans les stades, depuis l’élimination de l’équipe égyptienne, les prix des billets, jugés prohibitifs. Le prix des sésames va de 100 à 500 livres égyptiennes (27 euros). La grille tarifaire avait d’ailleurs provoqué la colère des supporters locaux et étrangers
Ce faisant, on a vu que lors de la CAN précédente, les billets avaient été distribués pour remplir les stades. La solution avait donc été trouvée. Et peut-être que lors des demi-finales, l’on aura recours à ce moyen pour que la fête soit totale !

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