Environnement | La Tunisie face à l’urgence climatique

« En Tunisie, les changements climatiques ne représentent plus une préoccupation purement scientifique liée à des modélisations probables de l’évolution future du climat, c’est une réalité vécue dans notre quotidien », estime la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui.

La ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui a souligné « la nécessité et l’urgence d’agir face aux effets très perceptibles des changements climatiques, car tout retard dans l’action risque d’aboutir à des conséquences irréversibles, sur nos ressources, nos écosystèmes, notre développement et notre bien-être ».
Intervenant à la Conférence internationale dédiée à l’investissement en faveur de la mise en œuvre de la CDN (contribution déterminée au niveau national) de la Tunisie, organisée par son département, elle a estimé que « cette rencontre constitue le premier jalon vers un passage réel et concret à une action climatique efficace, à travers des projets concrets à fort impact climatique ».
Et d’ajouter « le niveau d’accélération du dérèglement climatique dont nous sommes témoins, dépasse nos capacités à y faire face et à en atténuer les impacts. En Tunisie, les changements climatiques ne représentent plus une préoccupation purement scientifique liée à des modélisations probables de l’évolution future du climat, c’est une réalité vécue dans notre quotidien. L’augmentation des températures annuelles moyennes, uniquement au cours du 20e siècle, est estimée à plus de 1,4 °c en Tunisie, dépassant largement le niveau moyen mondial » s’est-elle alarmée.

Une raréfaction progressive et continue des ressources en eau

Toujours selon elle, les conséquences du réchauffement climatique en Tunisie se traduisent, aujourd’hui, directement par une raréfaction progressive et continue des ressources en eau, une dégradation prononcée des terres agricoles, une élévation continue du niveau de la mer et une amplification très remarquable de la fréquence et de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, notamment les inondations, les feux de forêts et la sècheresse.
« Ces manifestations directes des changements climatiques commencent d’ores et déjà à se traduire par des effets de taille sur nos ressources naturelles, nos écosystèmes les plus productifs, notre sécurité alimentaire, et nos secteurs économiques liés à l’usage des ressources et écosystèmes naturels, à l’instar de l’agriculture et du tourisme. Les effets les plus graves des changements climatiques affectent les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les populations rurales et les communautés les plus pauvres qui ont le moins de capacités à s’y adapter ou à y faire » s’est-elle alarmée.
En dépit de tous les défis économiques et sociaux que connaît actuellement la Tunisie, exacerbés par les effets des changements climatiques, la ministre a exprimé la détermination du gouvernement à entamer une transformation radicale de la vision de développement
« Parvenir à un développement socio-économique plus soutenu, juste, neutre en carbone et inclusif à l’horizon 2050, exige une vision révolutionnaire de notre développement et une politique de rupture avec le  » cours normal des affaires ( Business As Usual). Les mécanismes pour y parvenir doivent être innovants et cohérents avec notre niveau d’ambition, induisant une transformation radicale sur tous les plans : stratégique, juridique, institutionnel et économique » a-t-elle considéré.
Et de conclure « cette nouvelle vision se fonde sur une accélération sans précédent de l’action et des mesures de riposte climatique, à travers des projets structurants, ambitieux, à fort impact climatique, permettant une réduction significative de l’empreinte carbone de toute notre économie, et instaurant un nouveau projet sociétal plus résilient aux défis et risques climatiques actuels et futurs ».

 

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