Lancé à Rome en 2010, le programme MED 21 est un réseau regroupant à l’heure actuelle 12 prix consacrant l’excellence et la coopération en Méditerranée.
Ces prix, on s’en souvient, permettent de distinguer des personnes physiques ou morales ayant contribué, de manière significative, au renforcement de la coopération méditerranéenne dans des domaines aussi divers que la philosophie, les sciences humaines, l’économie, l’architecture, la traduction, la musique, le journalisme ou la littérature. Tous ces prix portent le nom de personnalités ayant marqué l’Histoire de la Méditerranée, reliant ainsi les préoccupations du présent et les aspirations de l’avenir aux racines du passé, traçant de la sorte des voies pour de nouvelles navigations à la recherche de confluences nouvelles, essentielles en ces temps d’intolérances et d’inégalités. Les prix MED 21 rayonnent aujourd’hui à travers dix villes de Méditerranée, d’Istambul à Tolède, de Casablanca à Palerme, en passant par Tunis, Marseille, Belgrade, Vérone, Gênes… Le programme MED 21, fondé et présidé par le professeur Mohamed Aziza, faisait montre, ces temps-ci, d’une intense activité puisque trois prix sont décernés en une semaine en Tunisie : Le prix Ibn Al Jazzar, remis à la faculté de médecine Ibn Al Jazzar de Sousse, mercredi 24 mai, le prix Ibn Khaldoun le 26 mai et le prix Fatima Fehrya, remis au palais Nejma Ezzahra le 29 mai .
Douze prix, dix villes
«Nous avons décidé de limiter le nombre de prix à douze, ce qui est la limite humaine de la coordination. Ces douze prix sont implantés dans dix pays méditerranéens, la Tunisie se taillant la part du lion puisqu’elle en compte sept. Ces prix ne sont pas des choses éparpillées, ils constituent un ensemble. Cet ensemble forme une des expériences des plus notables pour affermir la coopération entre les deux rives. Là est le but de ce réseau dont les unités sont indépendantes, mais interconnectées. Là doit être faite la perception de cette entreprise dans sa globalité : un ensemble de choses qui se complètent les unes les autres», explique M Mohamed Aziza . En fait, il s’agit d’un ensemble de prix interdisciplinaires, politiques, sociaux et culturels, touchant tous les domaines de coopération en Méditerranée. Ils reposent sur une philosophie de liaison entre le passé et le futur. Tous ces prix portent des noms patrimoniaux à haute référence historique, mais s’attachent à la promotion de la discipline pour le présent et le futur. Car il s’agit de faire du patrimoine non pas un musée, mais un objet vivant. «Tous ces prix sont la production d’un groupe partenarial de pays de la rive nord et de la rive sud. Les membres fondateurs sont toujours mixtes. Le prix est donné en même temps à un lauréat du nord et à un lauréat du sud. Je crois qu’en Tunisie, les gens n’ont pas la perception exacte de cette entreprise qui n’est pas un collier futile de prix, mais un atout indispensable de la coopération en Méditerranée, un instrument de rayonnement culturel incomparable».