La fédération générale de l’enseignement de base (Fgeb) n’a pas cessé de critiquer les autorités qui n’auraient pas voulu la convoquer pour des discussions depuis le 9 mai. Mais dès que l’occasion de se réunir s’est présentée, ce syndicat en a, carrément, boycotté les travaux au cours d’une rencontre le 31 mai.
Selon le SG de cette fédération, « les propositions faites par le ministère sont humiliantes et ne sont pas acceptables et la réunion ne pouvait pas se poursuivre en l’absence du ministre ».
Cette attitude est jugée comme « un mépris et un manque de considération pour le responsable de la Fgeb. En fait, il s’agirait d’un manque de respect aux membres de la fédération ».
Ulcérés dans leur amour-propre, les responsables ont décidé de rejeter l’offre de 300 D répartie sur trois ans (2026-2027-2028) à l’instar de leurs collègues du secondaire. Or, la Fgeb soutient qu’il n’y a aucune similitude entre les revendications des enseignants du primaire et ceux du secondaire. Chaque secteur a ses particularités. « Donc, il n’est pas possible de traiter le dossier de la même manière comme le fait le ministère ».
C’est pourquoi, la Fgeb maintient toutes les décisions de sa commission administrative et menace même d’aller encore plus loin.
Rappelons que les décisions concernent la rétention des notes pour les trois trimestres.
En bonus, le responsable de la Fgeb promet des « surprises » au cas où il n’y aurait pas de progrès et si les autorités n’engeaient pas des négociations « sérieuses et responsables ».
Pourtant, la situation est critique dans tous les établissements scolaires. En effet, c’est aujourd’hui, 2 juin 2023 que démarrent les examens dans le primaire. Les épreuves orales et pratiques sont prévues du 2 au 8 juin avec poursuite des cours.
Du 9 au 15 juin ce sera au tour des épreuves écrites avec arrêt des cours. Ainsi plus d’un million d’écoliers subiront encore une fois cette pression croissante jusqu’au dernier jour de leur scolarité.
Recours au passage automatique ?
Toutefois; les parents devront s’attendre, comme, l’affirme le SG de la Fgeb, à de nouveaux désagréments.
Si le ministère décide de passer outre et appliquer le passage automatique des élèves d’un niveau à l’autre, cela signifierait qu’il n’y aura pas d’année scolaire pour la rentrée prochaine ! (dixit le SG de la Fgeb).
D’après les multiples prises de position et déclarations, il y a des chances infimes, voire aucune, de parvenir à un compromis comme celui conclu avec la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges).
Les responsables de cette fédération (et, particulièrement son SG) ont souligné la nécessité de parvenir à un accord pour désamorcer la crise et sauver l’année scolaire. Le SG de la Fges a d’ailleurs, affirmé que la signature d’un tel compromis était la seule issue surtout face à la conjoncture économique difficile par laquelle passe le pays.
C’est ce qui a déclenché les vives critiques à son encontre le poussant à préciser les circonstances et l’impératif de tenir compte de la réalité du pays.
En réponse à ses détracteurs, le SG de la Fges a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections. Car en donnant son aval à l’accord conclu avec le ministère, il ne faisait qu’agir avec tout le sens de responsabilité.
Pour sa part, la Fgeb ne veut pas suivre l’exemple de sa consœur du secondaire et affiche sa différence. Elle veut, au contraire, adopter une attitude qui se caractérise par plus d’intransigeance.
Tous les slogans publiés sur la page de ce syndicat appellent à mener un « combat » jusqu’à la fin. « Aucune possibilité de résultat sans la satisfaction des demandes des enseignants », lit-on sur certains posts. Et, faut-il le répéter, ces exigences sont nombreuses et multiples au point qu’il sera impossible pour le ministère de l’Education de les prendre en compte.
Au point où on en est, il semble vraiment difficile d’aboutir à une entente d’ici la fin de cette année scolaire.
Le recours aux mécanismes du passage automatique semble se préciser et le conflit entre la Fgeb et les autorités est en passe de connaître davantage d’exacerbation.
Le jusqu’au-boutisme de la Fgeb n’augure rien de bon.