Ghazi Ben Ahmed-président de l’initiative méditerranéenne pour le développement : «La reprise des négociations avec l’Aleca aura lieu au cours du premier trimestre 2020»

«Les négociations ne sont ni gelées ni stoppées. Elles sont en arrêt pour des raisons évidentes électorales en Europe et bientôt en Tunisie», précise M.Ghazi Ben Ahmed, président de l’Initiative méditerranéenne pour le développement.

«Les négociations ne sont ni gelées ni stoppées. Elles sont en arrêt pour des raisons évidentes électorales en Europe et bientôt en Tunisie», précise M.Ghazi Ben Ahmed, président de l’Initiative méditerranéenne pour le développement.
Et d’ajouter que «la reprise des négociations aura lieu au cours du 1er trimestre 2020 avec les nouvelles équipes qui seront issues des élections de part et d’autre. Cet arrêt provisoire ne signifie pas qu’il n’y a pas d’avancées sur ce processus. Les consultations  avec la société civile se poursuivent sur plusieurs sujets relatifs à cet accord».
Rappelons que la Tunisie a décidé, en effet, et de façon souveraine, d’entamer avec l’Union européenne les négociations d’un accord de libre-échange complet et approfondi dès le mois d’octobre 2015 dans le cadre d’un partenariat privilégié agréé le 19 novembre 2012, et qui fixe les axes prioritaires pour renforcer les relations bilatérales. L’objectif de l’Aleca est l’intégration progressive de l’économie tunisienne dans le marché unique de l’Union européenne afin d’augmenter et diversifier les exportations du pays, améliorer son climat d’investissement et faciliter les réformes économiques engagées par la Tunisie.

Instrument à la carte 
Une priorité particulière est accordée aux mesures qui permettraient de favoriser les investissements européens et internationaux, d’améliorer la gouvernance économique, de lutter contre la corruption, et de renforcer l’intégration économique régionale entre la Tunisie et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. L’Aleca s’appuiera sur les engagements existant dans le cadre de l’Accord d’association euro-méditerranéen conclu entre la Tunisie et l’UE en 1995, et sera un accord complet sur les relations commerciales et économiques entre les parties couvrant une gamme complète des domaines d’accès au marché et réglementaires d’intérêt commun.
«L’Aleca est donc l’instrument au service du rapprochement entre la Tunisie et l’UE et «non pas une fin en soi. Il est un instrument parmi d’autres dans le cadre d’un partenariat privilégié signé en 2012, qui accompagne la Tunisie dans sa démarche vers le progrès et la modernité et qui comprend la participation au programme de recherche d’ici à 2020, les négociations sur le partenariat pour la mobilité et le renforcement de la coopération bilatérale depuis la révolution», précise Ghazi Ben Ahmed.
Il est important de souligner que «rien n’est jamais joué d’avance sans examiner les intérêts offensifs et défensifs, et si on ne prend pas en compte l’état de l’économie tunisienne qui, des années après la révolution, n’a pas réussi à redémarrer sur une nouvelle base».
L’importance de cet accord est clair, «si on tient compte des données des échanges commerciaux entre les deux parties, qui montrent que l’UE a absorbé les 3/4 du total des exportations de la Tunisie et est la source de plus de la moitié de ses importations».
La Tunisie qui, a besoin d’exporter et d’IDE pour créer de la croissance et créer des emplois, doit effectuer un certain nombre de réformes coûteuses pour être plus compétitive. «Elle n’a pas d’autres solutions que de se rapprocher de l’UE et de s’intégrer à son marché. L’Aleca est désormais un instrument à  la carte. Nous pouvons en faire ce que l’on veut pour arriver à nos fins et réaliser notre vision. Le contexte socioéconomique délicat que connaît la Tunisie ces dernières années nécessite une facilitation qui ne peut venir que de l’UE principalement».

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