POINT DE VUE | L’idée de l’alternance

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Point de vue

 

Peut (doit)-on toujours gagner des titres? La nature, la logique et le bon sens indiquent qu’il faut un minimum d’alternance dans tous les aspects de la vie, y compris les compétitions sportives. Un club, si grand soit-il, peut passer par des années de disette, de crises, où les titres deviennent un mirage. De grands clubs sont restés pour des années non seulement loin des consécrations, mais aussi des premiers rôles, et cela n’a pas empêché leurs fans de les supporter et de croire en leurs clubs malgré tout. On ne peut pas gagner tout le temps, et si c’est le cas, c’est une compétition «fantoche» ou truquée pour favoriser un club. La concurrence, l’alternance dans les titres et les cycles, c’est une idée fondamentale que beaucoup de gens ici ne comprennent pas et n’admettent pas. C’est clair que, pour les fans des grands clubs, l’ADN est programmé pour la victoire et les titres. Un titre de moins fera mal, un titre de plus fera chavirer. Mais si l’on s’entête à vouloir tout gagner et à ne pas accepter l’idée de perdre et de terminer un cycle, ce sera dur de repartir et de savoir évoluer, tellement l’obsession de gagner envahit les esprits. Un club titré peut ne pas être bien géré, peut être trop endetté et limite insolvable, et ceci est un très mauvais indice, beaucoup plus douloureux et dangereux qu’un titre raté. Certes, les titres permettent de motiver tout le monde et d’attirer plus de jeunes fans, et donc de mieux soigner l’image d’un club à long terme, mais ces titres sportifs ne doivent pas être le seul critère sur lequel on juge la performance d’un club. La bonne gestion, la qualité des sections des jeunes, la transparence, l’infrastructure, la popularité, la valeur marchande du club et d’autres indicateurs sont aussi importants qu’un titre. Le cas inverse est aussi inquiétant, c’est-à-dire qu’on n’arrive plus à gagner le moindre titre dans toutes les sections et cela enfonce le club et sème le doute.

Un titre en moins, même sur deux ans et même plus, peut faire du bien. Le cycle «loser» est plus calamiteux et fatal que le fait de perdre après avoir triomphé pour une longue période. En tout cas, l’alternance dans les titres est un principe sacré des grands championnats.

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