POINT DE VUE: L’insaisissable Al Ahly !

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Point de vue

Avec son 11e titre en Ligue des champions (9 avec le nouveau format), Al Ahly a mis la barre très haut en Afrique. En quelque sorte, il est devenu le «Real» de l’Afrique, tellement il se métamorphose quand il joue en Ligue des champions. Et pour cette édition 2023, tout le monde reste ébahi de voir le club égyptien passer in extremis aux quarts de finale, avant de fuser vers son sacre. Durant la phase de groupes, Al Ahly (et ce n’est pas la première fois) était prenable, fragile et à deux doigts de quitter le premier tour. Un énorme et «divin» coup de chance l’a propulsé vers le second tour, comme si le destin voulait que les Cairotes gagnent à l’arrivée. Tout s’est joué au temps additionnel du match Al Hilal-Sundowns: Tahar rate un penalty capté par Williams, ce duo a «donné» miraculeusement le billet de qualification à Al Ahly qui n’a pas refusé le cadeau la journée d’après. A ce moment, tout le monde voyait en cette qualification providentielle une voie balisée vers un nouveau titre.

Car, au fond, on savait que la Ligue des champions était dans l’ADN des joueurs d’Al Ahly. C’est une institution très solide qui arrive souvent, malgré les moments de crise, à se révolter. Un club qui joue sa 6e finale de Ligue des champions en 7 ans, c’est un grand d’Afrique, c’est même le plus grand. Le Raja, l’EST et enfin le WAC n’ont pu rien faire pour arrêter cette machine à gagner déclenchée. Et cette manche retour a confirmé la personnalité d’Al Ahly : menée 1 à 0 et dans le «chaudron» «du stade Mohamed-V et devant un effrayant public acharné, Maâloul trouve les jambes et les nerfs pour ajuster le corner sur la tête de Abdelmonem qui croise et égalise pour rafler le titre. Le WAC aura tout essayé et ses joueurs, agiles balle au pied, étaient confrontés à un bloc compact et des «Ahlaouis» très forts dans les duels.

Kholer, l’entraîneur suisse d’Al Ahly, a très bien géré cette seconde mi-temps. Le banc a été très précieux : Afcha, Abdelkader, Sherif ont donné le plus aux côtés des cadors Maâloul, Dieng (sublime avec son impact à l’entrejeu), Fethi, Chennaoui, Ibrahim, Taw et Hani. Cet énième titre en Ligue des champions consacre le règne d’Al Ahly qui, même dans ses pires moments, se «réinvente» en Afrique. Derrière cela, une culture riche et des valeurs de triomphe et de surpassement qui font que même si les joueurs et les entraîneurs changent, le club gagne toujours.

Ce n’est pas seulement une question de terrain, c’est aussi de vestiaire, un encadrement, une confiance et une réussite qui ne sourit qu’aux grands.

Aujourd’hui, Al Ahly de Mahamoud Khatib a pris des années  lumières sur tous les grands de l’Afrique. Une distance «infranchissable» à court terme. C’est aussi une matière riche pour apprendre comment régner en Afrique. Il suffit juste de bien lire, de bien comprendre et de bâtir sur du solide.

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