« Il n’échappe à personne, a-t-elle dit, que la Tunisie passe par une étape délicate et que cette réalité nécessite de la part de tous de privilégier le travail en tant que valeur civilisationnelle, de réhabiliter les travailleurs manuels et intellectuels et d’engager des réformes profondes ».
La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a annoncé le lancement incessamment du « Fonds de l’emploi et de la jeunesse » pour financer des projets d’autonomisation économique, soutenir l’entrepreneuriat et divers programmes d’appui à l’emploi, sous l’égide du Président de la République et en partenariat avec les Nations Unies.
Dans une allocution prononcée lors du sommet sur le monde du travail à Genève, elle a souligné que le gouvernement a élaboré une vision stratégique qui repose sur des priorités fondamentales à savoir l’accélération du rythme de mise en œuvre des réformes économiques appropriées dans le but d’assurer un modèle de croissance positif et durable, le maintien des équilibres financiers publics en maîtrisant le déficit budgétaire et l’endettement et l’amélioration du climat des affaires et l’autonomisation économique.
« Il n’échappe à personne, a-t-elle dit, que la Tunisie passe par une étape délicate et que cette réalité nécessite de la part de tous de privilégier le travail en tant que valeur civilisationnelle, de réhabiliter les travailleurs manuels et intellectuels et d’engager des réformes profondes ».
Elle a souligné que la réalisation de la justice, de la dignité et de la liberté humaine constitue une priorité pour la Tunisie qui est attachée, plus que jamais, au travail en tant que droit fondamental et à consacrer ce principe dans la législation et dans la pratique en illustration du concept de la société de droit. « Cette orientation a été concrétisée par la constitution du 25 juillet 2022 qui stipule expressément ces droits et principes, en plus du droit à un travail décent, à un salaire équitable, à la santé et à une couverture sociale », a-t-elle soutenu.
Bouden a ajouté que la justice sociale implique d’agir en faveur de l’élimination des diverses causes d’exclusion et de marginalisation et de traiter les problèmes d’intégration selon une approche qui s’attaque aux causes du mal.
Elle a appelé à orienter les politiques publiques volontaires pour accompagner les groupes vulnérables afin d’en faire un partenaire agissant dans le changement de leur situation socioéconomique à travers des programmes d’autonomisation économique des femmes et des projets de sociétés communautaires en tant qu’acte citoyen productif et contributeur à l’entrepreneuriat et à la création de richesses.
Elle a mis l’accent sur la nécessité de garantir la protection des jeunes sans emploi parmi les diplômés du supérieur et des centres de formation professionnelle par des programmes favorisant leur intégration dans la vie active et dans le milieu des affaires.
La cheffe du gouvernement a réitéré l’appui de la Tunisie à l’initiative du Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à la création d’une coalition pour une justice sociale globale et équitable et la convocation d’une conférence sociale sous l’égide des Nations Unies, en 2025, qui jette les fondements d’une véritable justice sociale pour garantir aux générations futures des conditions de vie décentes.
Par ailleurs, Bouden a appelé à une prise de conscience universelle pour soutenir le vaillant peuple palestinien et affirmer son droit inconditionnel à une vie décente sur ses terres spoliées.
Assurer une meilleure coordination de la gestion de la migration
La cheffe du gouvernement a affirmé au cours de son entretien avec le Président de la République de Malte, George Vella, la volonté de la Tunisie de renforcer sa coopération avec la république de Malte dans plusieurs secteurs dont notamment, l’emploi, la formation professionnelle, le commerce et le transport.
À cette occasion, la cheffe du gouvernement a souligné l’importance de l’action commune en vue de prendre des mesures collectives et solidaires pour l’édification d’un espace méditerranéen stable et sécurisé.
Par ailleurs, les deux parties ont évoqué les pressions causées par le flux migratoire sans précédent vers la Tunisie et vers les pays européens, partenaires de la Tunisie.
Bouden a relevé l’importance du soutien des partenaires européens aux efforts du gouvernement tunisien, afin de faire face à la migration irrégulière eu égard à son impact budgétaire dans un contexte régional et international difficile.
Elle a signalé l’importance qu’il y a d’assurer une meilleure coordination pour la gestion de la migration, basée sur des mesures qui encouragent la mobilité organisée, dans le cadre de la coopération et la solidarité et loin de l’approche sécuritaire, à même de répondre à l’intérêt de toutes les parties.
Par ailleurs, Bouden a réitéré ses félicitations à la République de Malte pour son entrée au conseil de sécurité en tant que membre non permanent.
Elle a estimé que ce nouveau mandat, qui coïncide avec l’élection de la Tunisie au conseil de la paix et de la sécurité de l’Union Africaine, constitue une opportunité à même de consolider davantage la tradition de concertations et de coordination entre les deux pays et de renforcer leurs contributions en faveur des dossiers de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la solidarité notamment, sur le continent africain.
L’entretien a porté également sur la visite d’Etat qu’effectuera le Président de la République de Malte en Tunisie, au cours de la prochaine période.