Après une longue et acharnée bataille de tous les instants pour justifier l’importance d’implanter des zones 30 km/h dans des endroits ciblés, le texte de loi est enfin décrété et tout contrevenant sera soumis à une amende.
La réduction de la vitesse aux abords des établissements scolaires et d’enseignement n’est plus un simple signal d’avertissement, mais une obligation totalement réglementée. Les zones 30 km/h seront, désormais, un droit et non une simple option ou choix en Tunisie. La «zone 30», champ de bataille de l’ASR depuis 5 ans, se développe et se décrète à grande vitesse. Dernière action en date, le renforcement du cadre de loi concernant l’application et le respect de la zone 30 km/h par les usagers de la route. «Et pour cause, le plaidoyer de l’ASR a commencé en 2018 pour enfin donner le résultat tant attendu», se félicite Mme Afef Ben Ghenia, présidente de l’ASR.
L’Association des ambassadeurs de la sécurité routière vient d’annoncer la publication officielle du décret révisé n° 2023-454 du 5 juin 2023, modifiant et complétant le décret n° 2000-151 du 24 janvier 2000, relatif aux règles générales de la circulation routière. L’article 5, deuxième paragraphe (nouveau), mentionne ce qui suit : « La réduction de trente (30) km/h est obligatoire aux environs des établissements d’enseignement et de la formation, des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, des institutions de jeunesse et des installations sportives signalés par des panneaux appropriés ». En clair, en cas de signalisation par un panneau de limitation de vitesse marqué du chiffre 30, l’automobiliste ou le conducteur doit décélérer et donner la priorité aux piétons. La loi est, d’ores et déjà, en vigueur. Ainsi se plier aux exigences de la zone 30 est un ordre dont tout contrevenant serait passible d’une amende du 4e degré. Avec les tests de radars qui ont flashé des voitures particulières roulant à plus de 70 km/h en face des établissements scolaires, toute la logique et l’importance de ce projet ont pris encore plus d’ampleur. Les campagnes de longue haleine, menées par l’ASR l’an dernier, en faveur de la zone 30 portent enfin leurs fruits !
Une avancée juridique majeure
Et le communiqué de l’ASR parvenu à La Presse a tenu à relater la grande portée que revêt cette révision et le renforcement de la loi par un avenant réglementant la zone 30 : «Réduire la vitesse à 30 km/h est devenu une obligation et non une option aux environs des établissements d’enseignement et de formation ». Et d’ajouter que l’Association se sent récompensée, suite à cette révision apportée au décret n°151 de 2000 relative aux règles générales de la circulation routière. Il stipule, aussi, que chaque conducteur doit réduire sensiblement sa vitesse et s’arrêter en cas de nécessité lorsque les personnes handicapées traversent la chaussée au niveau des lieux aménagés et réservés à cet effet. Tout en sachant que ladite association a plaidé pour cette révision depuis 2018, en déposant un projet au ministère des Transports en 2019, déjà avalisé par toutes les autorités concernées et n’a pas cessé depuis d’y mettre la pression. De même les ministères de l’Intérieur et de l’infrastructure ont été interpellés, à travers des tables rondes, des campagnes de sensibilisation, mais aussi par la mobilisation des médias et des communautés scolaires. «Toute cette persistance, cette persévérance et cet engagement de la part de l’ASR et ses partenaires ont finalement été couronnés de succès par la publication, le 13 juin dernier, au Jort, dudit décret. Cet acquis doit être mis en œuvre et renforcé afin de protéger nos enfants et nos jeunes aux abords de leurs établissements d’enseignement des dangers de la route, mais également les usagers vulnérables et les personnes handicapées», lit-on dans le même communiqué
Une zone 30 pilote à El Agba
Mme Afef Ben Ghenia est revenue sur l’ensemble du processus fait de pression sur les décideurs, poussant les instances à avancer sur cette voie, afin de faire changer les mentalités et améliorer la sécurité routière dans des zones sensibles. La zone 30 en fait grandement partie et commence à se généraliser dans différents quartiers et faubourgs du Grand-Tunis, supposé être la région la plus touchée par les accidents routiers et du nombre des victimes, à travers tout le pays. Ainsi, après l’école Tayarane (El Hrairia) et l’école 18 Janvier à Cité Ezzouhour, une 3e zone 30 pilote qui est en train d’être aménagée aux environs d’un collège à El Agba à La Manouba. Son entrée en exploitation aura lieu, d’ici la rentrée prochaine, et serait bien signalée dans la rue. Elle sera, elle aussi, composée de ralentisseurs, de panneaux de signalisation et de tous les éléments nécessaires au passage des élèves. Cependant d’autres zones 30 existent, mais nécessitent d’être adaptées aux normes et standards en matière de sécurité routière.
Il y a lieu de noter que l’ASR milite depuis une décennie pour promouvoir la sécurité routière en Tunisie. Son slogan, «Ensemble pour des routes plus sûres et pour la protection des usagers vulnérables», prend toute son ampleur.
Moncef
23 juin 2023 à 10:20
a l’attention de monsieur Mohamed Salem Kechiche : Il s’agit d’un décret-loi et non d’un décret de loi.
Montygo
24 juin 2023 à 08:10
Trop de lois tue la loi et peut, malheureusement être source de « rackets » supplémentaires des automobilistes en infraction de la part de certains « ripoux ».
Essayons plutôt, en lieu et place des récalcitrants physiologiquement incorrigibles et réfractaires à tout bon sens, surtout civique, qui enfreignent le code de la route en permanence, pour imposer, pour le cas présent, et rendre obligatoire pour tout véhicule, un dispositif électronique de « lecture » de panneaux de limitation qui, provoquerait une décélération automatique du même véhicule à l’approche de ces zones de limitation.
C’est possible à réaliser pour les véhicules existants et exigible pour tout véhicule neuf entrant dans le territoire.
Pour ce qui me concerne, j’attends avec espoir le jour où tous les véhicules seront conduits et guidés par une « intelligence artificielle » qui permettra d’utiliser au mieux les 700 millions de dinars que nous coûtent annuellement les accidents de la route.