Le championnat saoudien est en passe de devenir une destination paradisiaque pour les meilleurs joueurs du monde. Après l’arrivée spectaculaire et «commerciale» de Ronaldo à Al Nassr, les clubs puissants en Arabie saoudite, sous l’impulsion de l’Etat et du régime saoudien (bailleur de fonds généreux), sont en train non seulement de pister les joueurs-stars trentenaires ou à la limite en fin de carrière, mais de mettre la barre haut pour s’intéresser aussi aux stars des championnats les plus huppés. C’est-à-dire que les Saoudiens comptent faire de leur championnat une référence, une compétition (sur le plan sportif et aussi marketing) au même niveau si ce n’est meilleur que les championnats connus et notoires. Une politique qui a commencé la saison dernière et qui se prolongera sur les 7 ans à venir, parallèlement à la campagne saoudienne pour organiser le Mondial 2030. C’est fou et inouï comme argent mis dans le cadre de cette opération de séduction des stars du ballon rond. Les Benzema, Mendy, Kanté, Koulibaly, Zyech ont rejoint Ronaldo, en attendant d’autres noms. Jusqu’où peuvent aller les Saoudiens dans cette opération? Ça commence déjà avec 4 clubs (les plus populaires, à savoir Al Hilal, Al Ittihad, Al Ahly et Al Nassr) qui passent en sociétés sportives sous le pavillon de l’Etat qui intervient indirectement en offrant une manne financière à ces clubs pour investir. Ce sont des stades luxueux, une retransmission TV des plus alléchantes, des salaires imbattables dans le monde arabe, des arbitres européens ramenés parmi les meilleurs, et une image luxueuse, sans pour autant que ce soit une forte qualité. Va-t-on assister à la métamorphose du championnat saoudien en un championnat dans la catégorie haut de gamme du football international ? Si la tentation de l’argent est irrésistible, il faudra aussi se rappeler que les contraintes locales (chaleur, régime d’entraînements l’après-midi et le soir) peuvent freiner certaines stars. L’Europe et les meilleures écuries du ballon rond sont sur leurs gardes, tout comme l’Uefa qui craint pour ses compétitions inter-clubs. Le processus est lancé certes, mais quand va-t-il s’arrêter et jusqu’où peut-il aller ? Déjà des stars comme Messi, Modric et Kroos ont dit non au luxe du championnat saoudien et aux avantages «pharaoniques» proposés.