Il est difficile de parler du travail de Meriem Bennani, travail visuel de grande liberté et de multiples expressions, où la musique, les dessins animés, les différentes technologies créent des distorsions, des ruptures, des failles, un sentiment d’irréalité. En un mot, il faut aller le voir dans cet espace étonnant de B7L9 où ce qui se passe ne ressemble à rien de ce qui peut se faire ailleurs.
Meriem Bennani est marocaine, vit à New York, et invente une île virtuelle quelque part dans l’Atlantique, où l’on accède par téléportation. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, la téléportation n’est pas ce synonyme de liberté qu’elle pourrait être dans l’univers de Harry Potter, ou dans les films de science- fiction.
Ici, comme en ce bas monde, elle est soumise à des règles, des autorisations, des interdictions, des sanctions. Il y a les autorisés, qui circulent librement, et ceux qui ne le sont pas que l’on envoie dans l’île. Une île qui relève d’une imagerie symbolique, mais qui n’a rien de celle de Robinson, ni de l’île au trésor. Celle-ci est cruelle, douloureuse, destructrice, et serait plutôt du registre de Cayenne.
«J’aime mettre des images sur des sujets sociaux pour lesquels il est difficile, sinon impossible de trouver une solution. Je ne cherche pas à trouver une solution, à donner des conseils. Je laisse les choses ouvertes, sans conclusion. A chacun de trouver la sienne. Cela en gardant une approche ludique, une touche d’humour».
« Life on the caps » est une trilogie de films réalisés par Meriem Bennani, présentée cette semaine à B7L9. Ces films racontent la violence destructrice, étrange, futuriste, qui règne sur cette île où vivent des survivants, qui ont un jour rêvé d’une vie meilleure, et qui arrivent à la fin du voyage.
La parabole est transparente, mais c’est probablement la première fois qu’elle est illustrée sans pathos, sans leçons de bonne conscience, avec humour, imagination, et une étrangeté qui nous renvoie, étrangement tout de même à notre environnement.
Il est difficile de parler du travail de Meriem Bennani, travail visuel de grande liberté et de multiples expressions, où la musique, les dessins animés, les différentes technologies créent des distorsions, des ruptures, des failles, un sentiment d’irréalité. En un mot, il faut aller le voir dans cet espace étonnant de B7L9 où ce qui se passe ne ressemble à rien de ce qui peut se faire ailleurs.
A’ Tunis pour quelques jours, Meriem Bennani nous la fait à l’envers : elle joue les touristes à Sidi Bou Saïd, ravie, pour une fois, d’être de l’autre côté, elle qui vient d’un pays qui accueille les touristes. Elle découvre avec délices la cuisine tunisienne, elle qui vient d’un pays qui se targue d’avoir une des meilleures cuisines du monde.
Elle retrouve des amies tunisiennes qu’elle a rencontrées à l’autre bout du monde.
Et elle promet de revenir !