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Critères ESG: Effet de mode ou impératif ?

Dans un contexte mondial où les efforts de lutte contre le changement climatique s’intensifient et où les bailleurs de fonds internationaux surfent sur la vague verte, les entreprises, grandes et petites, sont de plus en plus appelées à adopter des politiques RSE et à intégrer les critères ESG dans leurs stratégies.


Les critères ESG —acronyme faisant référence aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance— constituent un parfait repère de durabilité de l’activité de l’entreprise. En effet, l’adoption des critères ESG ouvre à la PME la fenêtre des financements verts et garantit la transparence mais aussi la pérennité de son activité. Bien que cette tendance se confirme à l’échelle internationale, elle n’en est qu’à ses premiers balbutiements en Tunisie.

L’impératif des critères ESG

La promulgation de la loi relative à la RSE constitue, en ce sens, un des progrès les plus appréciables en matière de responsabilisation de l’entreprise. Aujourd’hui, l’adoption des critères ESG s’avère plutôt un impératif puisqu’il s’agit d’un vecteur principal permettant d’atteindre les ODD.

Alors, les entreprises tunisiennes sont-elles vraiment prêtes à changer de «minds» et intégrer les principes ESG dans leurs stratégies ? A cette question, Taieb Bayahi, président de l’Iace, répond que la RSE est avant tout un état d’esprit que l’entreprise doit adopter quelle que soit sa taille. «A mon sens, il s’agit d’une forme d’état d’esprit dans lequel l’entreprise doit être. Certaines petites entreprises disent qu’elles ne sont pas prêtes à intégrer une approche ESG parce qu’il faut avoir les moyens nécessaires pour ce faire. Cela est vrai ! Mais il s’agit avant tout d’un état d’esprit. Chaque prise de décision au niveau du top management de l’entreprise doit quand même correspondre à certaines valeurs en termes de respect de l’environnement, de la société ainsi que de la bonne gouvernance. En effet, décider en se basant sur de bonnes pratiques, c’est ça la bonne gouvernance. Aujourd’hui, ceci est important», a-t-il expliqué dans une déclaration accordée à La Presse.

Il a ajouté, en somme, que certaines grandes entreprises, qui ont les moyens d’investir dans des politiques ESG et qui sont, par nature, des entreprises énergivores et polluantes, ne respectent pas forcément ces bonnes pratiques, pourtant essentielles pour l’avenir des futures générations.

Soutenir les transitions vertes !

Interrogé sur les impératifs environnementaux dans le monde, Bayahi a indiqué que le respect de ces exigences est la responsabilité de tous les pays du monde, en particulier les pays européens qui doivent prêter main-forte aux pays émergents et en voie de développement afin de soutenir et appuyer financièrement leurs transitions vertes.

«Il est vrai que beaucoup d’entreprises ont tellement exagéré dans leurs manières de produire, en épuisant les ressources naturelles. Cela a un impact sur le climat et on a vu les conséquences du réchauffement climatique sur nos quotidiens. Ceci a poussé les pouvoirs publics européens à considérer la RSE comme une des règles importantes à respecter.

Aujourd’hui, des pays émergents tels que l’Inde et la Chine, qui sont accusés d’être de grands pollueurs, prennent le contre-pied des pays européens en leur disant qu’à l’aube des premières révolutions industrielles, ces derniers ne se sont pas privés de polluer à tout-va la planète et, aujourd’hui, les pays en voie de développement n’ont pas forcément les moyens de financer leurs transitions écologiques. C’est quelque chose d’un peu injuste», a-t-il indiqué.

Et de conclure : «Je crois qu’il y a une coresponsabilité là-dedans et il faut effectivement que ceux qui disent, à juste titre, que nous devons faire attention au futur de notre planète, en particulier l’Europe qui est exigeante en la matière, contribuent à ce que le reste du monde puisse avoir les moyens de faire cette transition».

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