Les Clubistes doivent oublier leurs grains de sable
dans la course au podium et avoir une faim insatiable pour faire chuter le rival «sang et or».
Battre le tenant devant son public, est-ce vraiment une mission impossible pour le CA ? Il y a quelque temps, même si le derby ne répond à aucune logique, nous étions tentés de dire en amont que l’EST accueillera le CA pour un combat quelque peu déséquilibré. Mais à présent, ce n’est plus d’actualité tant les Clubistes ont prouvé leur valeur cette saison, particulièrement face à certains cadors. Serait-ce cependant suffisant pour enrayer la mécanique du dauphin espérantiste, gagner, voire le tenir en échec, et ainsi toujours lui coller aux basques jusqu’à la fin ? Malgré un coup d’arrêt face au leader à l’Olimpico, le Club Africain se doit donc de croire en ses chances, et ce, en dépit de la douche glacée prise contre l’Etoile Sportive du Sahel récemment.
Ces derniers temps, la baisse du régime clubiste à l’entame de la dernière ligne droite n’a pas manqué de refroidir l’euphorie des supporters, des fans qui croyaient leurs préférés capables de s’inscrire dans la durée, juste avant le coup d’arrêt de Tataouine, le nul face aux Bleus à Radès et le revers face au leader. Forcément, après coup, la montée d’angoisse, qui, depuis plus d’une décennie, assaille les supporters avant chaque derby, pointe à nouveau le bout de son nez. Mais à quelques heures de ce grand format, les fans veulent toujours croire que le moment reste propice pour rebondir et pourquoi pas finir par la suite la saison en beauté.
Puiser en son for intérieur
Aujourd’hui, après le dérapage de Sousse, le CA doit puiser en son for intérieur pour rester serein au moment de fouler la pelouse de Radès. Il ne doit pas être le portrait d’un onze psychologiquement vaincu par sa crainte de l’EST, une équipe battue avec la manière à l’aller. Nous avons d’ailleurs tous constaté la métamorphose du CA cette saison, surtout sur ce play-off où les statistiques clubistes ont de quoi alimenter une certaine confiance, une confiance à entretenir, bref, une conviction à même de se sentir de taille à rivaliser avec l’Espérance Sportive de Tunis. Cet après-midi, les joueurs doivent oublier leurs grains de sable dans la course au podium, leurs « fritures » dont le CA doit se départir pour à terme faire chuter le rival « Sang et Or ». C’est en l’état le vœu pieux des supporters, car, comme toujours, au CA, il y a une grosse demande de résultats. En clair, les inconditionnels donnent beaucoup et demandent beaucoup en retour !
Après avoir bravé vents et marées à ses débuts, Said Saibi a, certes, cimenté les premières pierres du projet impulsé par ses employeurs, même s’il ne peut effacer les vilains couacs qui font tache dans le tableau. Aujourd’hui, le CA a renoué avec les hautes sphères, mais s’il est à terme privé d’accessit continental, ça laissera des traces et ça impactera forcément le futur proche. Au CA, cette saison, lors du warm-up (la phase 1 du championnat), il y a eu des raisons de sombrer, de capituler même. Mais Said Saibi et ses joueurs ont tenu bon avant la montée en gamme. Au Parc A, outre l’engouement intact autour de l’équipe, cette année, il y a une sorte de certitude raisonnée. Et si l’équipe joue gros aujourd’hui pour ne pas avoir été récompensée sur le plan comptable précédemment, dans la tempête, elle doit rester lucide et dégager un sentiment de cohésion et de calme pour relever le défi.