Au vu des résultats du concours d’admission dans les collèges pilotes (appelé, couramment, Sixième), nombreux sont ceux qui parmi nous se posent des questions. Le taux des candidats ayant obtenu une note égale ou supérieure à 10/20 a atteint 36.15 %. Il est considéré comme l’un des plus bas. La chute avait été amorcée depuis l’année dernière.
Cette contre-performance en dit long sur la très dure épreuve par laquelle sont passés l’école et le système éducatif dans leur ensemble. Faut-il encore d’autres preuves pour que nos ardents syndicalistes comprennent qu’il y a péril en la demeure ? Toujours est-il que ce qui s’est passé, notamment cette année, a montré la dimension des dégâts subis par nos élèves du primaire. On s’étonne, un peu, du fait que le ministère de l’Education n’ait pas publié suffisamment de données sur ce concours comme cela se faisait depuis plusieurs années. Il s’est, tout simplement, contenté d’un bref tableau contenant le nombre de candidats inscrits ( 56.916), celui des présents (49.533) et le taux des candidats ayant la moyenne ou plus (17.908). Les statistiques même tronquées dévoilent le fiasco de cet examen national.
Baisse de niveau
Sans trop revenir en arrière, on a commencé à constater la baisse de niveau de nos élèves tout au long de ces cinq ou six années. Le travail de sape entrepris par ceux qui ont programmé des boycotts administratifs sans précédent a porté ses fruits. Ce travail va se poursuivre, malheureusement, aux dires de ces mêmes gens. L’impunité étant là, ils peuvent tout faire sans craindre une reddition de comptes.
Il faut, toutefois, signaler que les sanctions administratives prises par le ministère n’ont pas ciblé les vrais responsables. En tout cas, c’est un séisme dont il faudra tenir compte. Mais, encore faudra-t-il se préparer à ses répliques. D’ailleurs, la mobilisation des troupes par les responsables de la Fgeb bat son plein et vise à s’amplifier.
Somme toute, la qualité de l’enseignement n’est pas due au hasard. Elle est strictement liée aux conditions dans lesquelles cet enseignement est dispensé et le climat général imposé dans les institutions éducatives. Tout est lié.
Bilan des dernières années
Quand on revient en arrière, on peut évaluer l’écart grandissant entre les taux enregistrés cette année et ceux des années précédentes. Au cours des cinq dernières années, on a pu constater que le taux des candidats ayant obtenu 10 de moyenne ou plus dans le concours n’est pas descendu en deçà de 40 %. Il a atteint, même, 50.35 % en 2019. Le nombre des candidats présents est en dents de scie. Au cours de 2017 et 2018, il est resté stable autour de 51.000 candidats. Il a accusé une baisse en 2019 avec 48.957 et une autre, en 2020, avec 43.139 pour revenir à 48.467 en 2021.
Cette année, on a enregistré 59.533 candidats qui ont passé les épreuves. Le taux de réussite s’est situé autour de 36.15 %. Le taux des détenteurs de la moyenne et plus s’est situé aux alentours de 42 % pour les années 2017, 2018 et 2021 pour se placer à 45.44 % en 2020.
On notera, bien sûr, que les meilleurs taux sont enregistrés par le secteur privé. Mais cela se réalise, uniquement, au niveau de l’enseignement primaire. Au Bac, c’est tout à fait l’inverse.