Un bateau pilote à propulsion électro-solaire, désormais destiné au transport des passagers à des fins de loisir et de plaisance, mais aussi à d’autres festivités et manifestations évènementielles à caractère public ou privé.
Solaris est, enfin, mis à l’eau, dans le Lac nord de Tunis. Ce bateau à l’énergie solaire vient d’inaugurer, lundi, après-midi, sa première navette de transport maritime sans carburants marins. Soit, un bateau pilote à propulsion électro-solaire, désormais destiné au transport des passagers à des fins de loisir et de plaisance, mais, aussi à d’autres festivités et manifestations évènementielles à caractère public ou privé. Et par la même occasion, une balade en mer inaugurale a été organisée, sur les beaux rivages du lac de Tunis, avec à bord de Solaris, outre le jeune équipage navigant, un staff de l’Anme, l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie, des journalistes et des partenaires associés à la conception et à la fabrication du bateau et sa mise en service.
C’est, en fait, l’aboutissement du projet de coopération tuniso-norvégienne intitulé «Mobilité électrique à énergie solaire (Sofem)», dont les différentes phases de finalisation ont été chapeautées par l’Anme.
Son directeur général, Fathi Hanchi, s’est montré satisfait des résultats obtenus, bien que l’accomplissement du projet ait beaucoup tardé. Lors de la cérémonie de clôture, Hanchi s’est, aussi, déclaré content de voir une telle navette maritime fonctionner à l’énergie solaire et construite par des compétences purement tunisiennes, faisant valoir l’apport considérable de la SCIN, société spécialisée en industrie navale à laquelle a été confiée la construction de Solaris. «Ce projet nous permet de montrer que tout est possible avec les énergies renouvelables et que l’on peut naviguer en mode de transport vert, répondant aux exigences environnementales, suivant une approche verte», s’est-il encore félicité.
Un exploit purement tunisien
Ainsi, cet exploit tunisien vaut bien la messe. D’autant plus que ce projet vise à promouvoir la mobilité maritime électrique à base d’énergie solaire dans la région Mena et la promotion du transport durable, lit-on dans le communiqué de l’Anme, distribué aux journalistes. Sa fiche technique révèle des caractéristiques conformes aux activités navales et critères de plaisance maritime. Soit, des chercheurs et ingénieurs tunisiens et norvégiens ont travaillé ensemble sur son design et son architecture navale.
La société Al- Buhaira Invest avait mis le paquet, mobilisant, à cet effet, des fonds importants moyennant 1,8 million de dinars pour l’aménagement d’une plateforme navale adaptée aux performances du projet. La qualité demeure toujours de mise. Il s’agit, selon son représentant Naceur Ben Maiz, d’un appontement de 50 mètres permettant au bateau de pouvoir naviguer même à marée basse, ainsi que la construction d’une station d’accueil moderne. «Dès le début, nous nous sommes engagés dans un agenda de développement durable.
Etant donné que le développeur des berges qui est, à la fois, le concessionnaire du plan d’eau du Lac de Tunis, on a établi un plan de développement à vocation environnementale, visant à tenir des activités d’ordres culturel, de loisir et sportif», souligne-t-il, indiquant que ce projet n’est qu’un exemple parmi d’autres prévus à l’avenir. D’ailleurs, comme l’a évoqué le même communiqué, «l’équipe du projet a étudié la faisabilité de ce mode de transport en Tunisie, où d’autres lieux d’implémentation ont été identifiés comme les lacs de Bizerte et d’El Biben, la baie de Hammamet et les zones touristiques de Sousse, Monastir, Mahdia et Djerba».
Des navettes à zéro émission
Ces embarcations à motorisation silencieuse et moderne, faut-il le noter, auront certainement un potentiel touristique encourageant. D’autres caractéristiques techniques entrent également dans les normes de conception : «Ce bateau mesure 12 mètres de longueur et 5 mètres de largeur et est doté d’une capacité de 30 passagers, outre les deux membres d’équipage. Il sera exploité sur le Lac de Tunis pour effectuer des promenades, à l’instar des villes européennes abritant des plans d’eau similaires». Sa construction a été faite, en collaboration avec le centre de recherche norvégien «Sintef», dont la représentante ayant pris part à la cérémonie de clôture du projet espère voir réaliser d’autres projets similaires.
Solaris, ce bateau zéro émission, vient d’être mis en exploitation à la faveur d’un don de 1 million de dollars accordé au titre du meilleur prix gagné lors d’une compétition onusienne sur l‘énergie organisée en décembre 2016. Il assurera, désormais, des balades sur le Lac de Tunis, à raison de cinq à six sorties quotidiennes en moyenne, selon Hassen Chérif, directeur général de la société du Lac des activités de loisirs, filiale d’Al-Buhaira Invest.