L’image est cruelle après cette finale perdue (la deuxième en deux ans) à Wimbledon : Ons Jabeur est en pleurs et n’a pas caché sa large déception en parlant de la «défaite la plus douloureuse de sa carrière » et en disant qu’il «lui faudra beaucoup de temps pour se remettre de cet échec » en promettant d’être à Wimbledon les prochaines fois. Ses larmes sont si pénibles et sévères à supporter pour nous, à l’image de ce tennis sévère et injuste qui ne l’a pas récompensée cette année pour l’énorme jeu qu’elle a produit. C’était son titre sans le moindre chauvinisme parce qu’elle était la meilleure tout au long du tournoi. Mais le titre ça passe par la finale qu’il faut réussi et pas nécessairement la bien jouer. Malheureusement, notre Ons a encore une fois calé mentalement, ce qui lui a coûté déjà deux finales en grand chelem. Ce n’est pas la Ons qu’on a vue assommer Sabalenka et Rybakina, loin de là, c’était la Ons frileuse, stressée et incapable de maîtriser ses nerfs et d’ajuster ses coups hormis quelques points sublimes. Pour résumer cette finale, on vous donnera une seule statistique : Ons a commis 31 fautes directes pendant cette finale ! Trop, c’est trop pour vouloir gagner. En face, Vandrousova n’était pas géniale, mais gérait très bien le match et jouait selon ses moyens sans s’affoler.
Le même scénario !
Le scénario de la partie était identique dans les deux sets : Ons avait à chaque fois un avantage de deux jeux, et à chaque fois, avec une première balle très moyenne (elle a retrouvé son plus gros défaut tactique, à savoir le service), elle laissait la Tchèque revenir. Au premier set, c’était 2-2 (après 2-0) puis 4-4 (après 4-2) et au second set, et après avoir fait le plus difficile en reprenant le service de la Tchèque qui a piégé Ons 1-0 et en menant 3-1, voilà qu’elle se fait rattraper 3-3 et ce, sur des fautes directes et aussi des balles intelligentes de Vondrousova qui cherchait les angles et les balles profondes à chaque fois. A 4-4 au second set, et avec ce visage marqué et assommé, Ons ne pouvait pas revenir. Elle perd son service ( encore une petite première balle) et à la fin, c’est Vandrousova qui tue le match en montant au filet, elle qui a pris plus de risques que notre joueuse dans ce domaine. Titre mérité pour la Tchèque , et énorme désillusion pour Ons Jabeur, trahie par la chance, par l’injustice du sport , mais également fautive pour avoir retrouvé ses vieux démons et avoir joué de la même façon par laquelle elle a perdu avant. Toutefois, il ne faut pas dramatiser, c’est le tennis, et bien que cette défaite soit cruelle, on ne peut qu’être fier de Ons Jabeur qui fait jaser le monde du tennis. Elle restera une énorme joueuse, un talent inouï, mais il lui manque ce petit quelque chose pour gagner un grand chelem. Il ne faut surtout pas abdiquer, ses qualités intrinsèques lui permettent d’espérer revenir à tout moment.