Accueil Economie 9e édition du baromètre des entreprises en Tunisie: La transition écologique, un impératif pour les entreprises

9e édition du baromètre des entreprises en Tunisie: La transition écologique, un impératif pour les entreprises

«Nos entreprises sont lucides quant aux enjeux de la transition écologique, et sur son impact sur leur business à un horizon de temps court. Elles sont ainsi convaincues de la nécessité d’affronter cet impératif, et nous sommes persuadés qu’elles sauront relever ce défi en y consacrant les moyens nécessaires», selon Sami Zaoui, associé EY Consulting.


La 9e édition du baromètre des entreprises en Tunisie, élaborée par EY Tunisie, a mis l’accent sur une nouvelle tendance émergente, celle de «la transition écologique des entreprises en Tunisie». Au total, l’enquête a touché 255 répondants de tailles, de niveaux de revenu et de secteurs diversifiés.

Le baromètre s’articule autour d’une triple analyse incluant un focus sur la vision des chefs d’entreprise sur la transition écologique, tout en mettant en évidence la nécessité de mettre en œuvre des actions concrètes : d’abord, la perception de la conjoncture et ses perspectives d’évolution ainsi que les attentes par rapport au climat des affaires, ensuite, une évaluation de la situation interne des entreprises, qui se réfère à l’année 2022, sous différents angles (volume d’affaires, supply chain, trésorerie, climat social, investissement…) et des perspectives de leur évolution au cours de l’année 2023 et au-delà, et, enfin, une partie portant sur les axes de développement et les chantiers prioritaires pour la transition écologique des entreprises.

La réduction de la consommation d’énergie,  principale préoccupation

Le document constate une prise de conscience marquée par les chefs d’entreprise quant à l’importance de la transition écologique. Deux objectifs principaux ont été identifiés comme prioritaires, à savoir la réduction de la consommation d’énergie (26%) et l’engagement en tant qu’entreprise citoyenne et responsable (20%).

L’analyse sectorielle met en évidence que la réduction de la consommation d’énergie est la principale préoccupation des entreprises du secteur commercial, avec une proportion de 31%. Dans le secteur de la production industrielle, cette proportion s’élève à 29%, tandis que dans l’industrie automobile, elle a atteint 21%. Cependant, seule une infime proportion de 5% accorde une importance primordiale à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont 17% opèrent dans le secteur industriel.

En ce qui concerne les facteurs qui influencent la transition écologique dans l’entreprise, les résultats indiquent que les coûts de l’énergie et la dynamique du marché sont les principaux moteurs de la transition écologique pour 49% des répondants. D’autres facteurs ont été identifiés, à savoir les attentes des parties prenantes avec 13%, et les coûts liés à la gestion des déchets et des émissions polluantes, représentant 10% de l’ensemble des facteurs émergents.

En analysant les données par secteur, on constate que les chefs d’entreprise qui accordent une importance primordiale aux coûts de l’énergie sont principalement actifs dans le secteur commercial (45%), suivi du secteur de l’industrie automobile (40%) et de la production industrielle (39%).

Un impératif à court et moyen termes

Par ailleurs, la transition écologique est perçue comme un impératif à court et moyen termes, selon 86% des chefs d’entreprise. En effet, 53% des grandes entreprises considèrent l’adoption de cette transition comme étant cruciale sur un horizon de moins de trois ans. Ainsi, le résultat sectoriel met en exergue que l’industrie automobile se démarque avec 62% de répondants.

En revanche, cette prise de conscience manifestée par la majorité des entreprises à l’égard de la transition écologique n’a pas été mise en avant par 8% des dirigeants interrogés, estimant qu’il n’y aura aucun impact significatif dans un avenir prévisible.

A une question sur les opportunités que la transition écologique peut offrir à une entreprise, les résultats révèlent que 54% des entreprises considèrent la transition écologique comme une source précieuse d’opportunités, notamment en termes de réduction des coûts et de renforcement de l’image de marque. En revanche, seuls 3% des dirigeants interrogés ne perçoivent aucune opportunité.

En regardant de plus près l’analyse sectorielle, l’étude constate que 30% des entreprises opérant dans le secteur de l’industrie automobile y voient un avantage concurrentiel.

Par ailleurs, toujours dans le cadre de la transition écologique, 28% des chefs d’entreprise considèrent que le principal défi auquel ils font face est le coût d’investissements. Ce défi est particulièrement préoccupant pour les acteurs du secteur commercial, avec une proportion de 38%, alors que 23% des chefs d’entreprise du secteur de l’industrie automobile révèlent que la complexité de la réglementation est un frein quant à la transition écologique de l’entreprise. En revanche, seulement 4% des entreprises ne rapportent aucun défi spécifique lié à la transition écologique.

Une diversité de mesures

Pour s’aligner sur les politiques de développement durable, une analyse plus approfondie des actions en cours ou envisagées pour se conformer aux politiques de développement durable révèle une diversité de mesures concrètes visant à atteindre cet objectif.

En effet, l’enquête démontre que la mise en place des mesures pour réduire la consommation d’énergie est l’action la plus choisie pour 27% des réponses, alors que 18% des chefs d’entreprise ont choisi d’utiliser des sources d’énergie renouvelables pour soutenir leur développement durable. Cela contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir un avenir énergétique plus propre.

L’enquête révèle aussi que 16% des entreprises entièrement étrangères considèrent comme une priorité la mise en place de mesures visant à réduire leur empreinte carbone. Ce chiffre est supérieur à la moyenne de l’ensemble des répondants, qui est de 10%. Cela démontre que les entreprises internationales accordent une attention particulière à la réduction de leur impact environnemental pour se conformer aux normes et réglementations internationales liées à l’exportation avant d’effectuer des activités commerciales pour promouvoir un avenir énergétique plus propre.

Selon l’enquête, 30% des répondants envisagent de collaborer avec des experts ou des consultants en transition écologique pour accompagner leur entreprise dans sa transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cette tendance est particulièrement prononcée dans l’industrie automobile, où 48% des répondants envisagent ce type de partenariat.

Cela démontre l’importance accordée par les entreprises à l’expertise externe pour les aider à mettre en œuvre des initiatives écologiques et à adopter des mesures durables.

Le deuxième type de partenariat qui est apparu est celui avec des entreprises innovantes dans le domaine de l’énergie et de l’environnement. Cette option est particulièrement recherchée par les secteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC), représentant 30% des répondants. Cela met en évidence l’intérêt croissant des entreprises à collaborer avec des acteurs spécialisés dans les domaines de l’énergie propre et de la protection de l’environnement, afin de développer des solutions innovantes et durables.

Aucun budget pour 36% des entreprises

En analysant le budget prévu pour les investissements liés à la transition écologique, on constate que 36% des entreprises ne prévoient aucun budget pour cette initiative. Parmi elles, 52% sont des petites entreprises et 46% sont des moyennes entreprises. Ces chiffres montrent clairement que, malgré une certaine sensibilisation à la transition écologique, de nombreuses entreprises n’arrivent pas à financer leur transition écologique.

Cependant, les données sectorielles démontrent que l’industrie automobile occupe le premier rang avec une part de 92% qui a prévu un budget d’investissement pour leur transition écologique.

Un pourcentage limité de 6% des entreprises prévoyant d’allouer plus de 3MD aux projets de transition écologique au cours des trois prochaines années.

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