Au début, on n’en était pas trop accro, on faisait semblant de s’y intéresser. L’enseignement supérieur privé n’était pas, alors, en vogue. On n’aurait jamais imaginé qu’un tel secteur puisse ainsi prospérer et damer le pion à l’université publique.
L’été a toujours été la belle saison des moissons. Pas seulement en agriculture, mais en éducation aussi. Dans la foulée des festivités de fin d’année scolaire, l’UAS, l’Université arabe des sciences, une des plus distinguées en matière d’enseignement supérieur privé, vient de célébrer la sortie de sa nouvelle promotion et primer ses lauréats brillants. Ce fut également l’occasion de rendre hommage à un ballet d’universitaires et d’hommes d’affaires de renom ayant apporté leur pierre à l’édifice. Kaïs Saïed, l’actuel Président de la République, et son prédécesseur, feu Béji Caïd Essebsi, mais aussi un nombre important de nos prestigieux ministres, avaient aussi donné des conférences et des cours à ladite université.
L’enjeu était sans limites !
La cérémonie de remise des diplômes, tenue en l’honneur de ses étudiants, au palais des congrès à Tunis, coïncidait, alors, avec l’ouverture de cette université, il y a maintenant 30 ans. Soit l’âge où sa vie ne s’évalue pas en rêves, mais en acquis. En 1993, c’était dans l’air ! Un avant-goût à l’enseignement supérieur privé. A l’époque, on n’en était pas trop accro, on faisait semblant de s’y intéresser. Il n’a pas été en vogue. On n’a jamais imaginé qu’un tel secteur pourrait ainsi prospérer et couper l’herbe sous l’université publique. L’UAS avait, ce alors, commencé à se lancer des défis, au fil du temps. Certes, l’aventure n’a pas été si facile, mais l’enjeu de réussite était immanquablement sans limites. Et la faillite de l’enseignement public n’a fait qu’annoncer la victoire de son rival.
Depuis, les universités privées poussèrent partout comme des champignons. L’expérience de Mourad Ben Turkia, père fondateur de l’UAS, fut ainsi pionnière et l’est encore, de par les pas franchis en Tunisie et le rayonnement qu’elle a sur le plan africain, notamment à Libreville au Gabon. Au départ, son choix s’est porté sur le lancement d’un groupe d’éducation et des sciences, s’érigeant comme socle commun des prochains projets fédérateurs.
Cette institution universitaire a vite fait des petits. Devant un parterre d’universitaires locaux et étrangers, Ben Turkia s’est étalé sur un bilan de réalisations : l’UAS fut, à ses débuts, une première, avec seulement 300 étudiants. Au fur et à mesure, le groupe s’élargit et continue à gagner du terrain. L’homme s’est frayé un chemin sur le marché, occupant ainsi le devant de la scène. «Nous avons tablé sur la qualité, encore et toujours…», argue-t-il, fier, en fêtant un parcours initiatique trentenaire.
Sa fierté n’est pas aussi moindre de voir une bonne majorité de ses diplômés s’intégrer dans le monde du savoir et des affaires. «Nos compétences sont aujourd’hui omniprésentes dans les rouages de l’économie nationale et internationale», se félicite-t-il encore, rappelant que son institution a déjà obtenu trois prix internationaux de la qualité. Ils lui ont été remis à Francfort en Allemagne, au Texas aux Etats-Unis et à Paris en France.
Et là, rejoindre l’enseignement supérieur privé n’est plus souvent une obligation, mais plutôt un choix motivé par plusieurs raisons. Cela s’explique tout bonnement par le niveau qu’il atteint aujourd’hui. Trente ans déjà, l’on s’y investit assez énormément.
Un acquis pour le pays
D’ailleurs, l’UAS, tout comme pas mal d’autres institutions publiques, semble avoir gagné l’enjeu. Celui de faire de nos jeunes des ambassadeurs d’excellence, voire un motif de fierté, notamment à l’étranger. D’autant plus que presque la moitié des ingénieurs admis (7 sur 16) au concours national en génie civil, organisé l’année dernière par le ministère de l’Equipement, sont issus de l’UAS. Ses candidats ont raflé la mise.
A l’instar de quatre de nos universités étatiques, l’UAS a dû ajouter à son palmarès : «Outre deux certificats ISO de qualité, reconnaissance européenne de la qualité de la formation d’ingénieur à l’ESIET-UAS, suite à son accréditation obtenue au terme de la mission d’audit de la Commission des titres d’ingénieurs française (CTI) ». Soit, trois distinctions à la fois. Cela dit, ses diplômes délivrés sont désormais reconnus à l’échelle européenne. Ce qui est un acquis pour le pays.
L’ex-doyen de l’Ipsi, Institut de presse et des sciences de l’information, Mohamed Himdane, était, lui, témoin des débuts, le cofondateur de l’UAS et son vice-président, à vrai dire. Selon lui, tout a été planifié au départ. Soit que rien n’a été laissé au hasard ! De par sa longue carrière et les postes clés qu’il avait occupés au sein du ministère de l’Enseignement supérieur, Ben Turkia a de quoi être fier. Son expérience dans les rouages de l’enseignement public lui a beaucoup servi. Aujourd’hui, son entreprise est en mesure d’assurer à ses diplômés une palette d’offres d’emploi.
Pr Anouar JARRAYA Psychiatre Tunis
17 juillet 2023 à 15:48
Hommage et félicitations à mon Collègue Mourad Ben Turkia avec qui j’avais en partage l’intérêt pour la gestions des établissements de santé-Une collaboration fut même envisagée sans se réaliser pour des raisons de force majeure-
Il m’est agréable de constater son succès, et je ne peux que lui renouveler mes félicitations et lui en souhaiter davantage à l’avenir- Pour ma part, j’avais quitté le réseau hospitalier étatique de Tunisie, le moment venu- Je souhaite à mes cadet(te)s plus de chance avec ces moments de vaches maigres-Et peut-être tirer profit des formations qu’offre l’Université Arabe créée par Si Mourad ! Bonne chance à toutes les bonnes volontés pour notre beau pays qui fut victime de bien des kleptocrates !