On ose à peine y croire : la poésie se porterait bien, semble-t-il. Les plus sceptiques finiront peut-être par s’en convaincre, au vu des éditions récentes. On publie de la poésie. Et comme les maisons d’édition ne sont pas des œuvres caritatives, il faut bien finir par le reconnaître, la poésie reprend de la vigueur dans le monde de la littérature.
Aux éditions Leaders, qui nous donnent souvent l’air du temps, vient de paraître un recueil de poèmes de Mohamed Mouldi Kefi : «Les cendres rosacées».
La tradition d’écriture chez les diplomates est bien connue. Celle de poète l’est peut-être moins. Mohamed Mouldi Kefi fut ambassadeur de Tunisie au Nigeria, en Russie et en Indonésie avant d’être ministre des Affaires étrangères. Cette vie de voyages lointains, ces découvertes d’horizons nouveaux inspirèrent-elles cet amoureux de lecture et de musique ? Certainement, de même que l’actualité, dans ses bruits et ses fureurs, l’environnement ou la nostalgie.
Il écrit : « A l’instar de nombreux artistes, les poètes possèdent une sorte de troisième œil, ou sixième sens qui leur permet de voir ou de ressentir ce que la plupart des gens ne peuvent remarquer.»
Trente-quatre poèmes constituent ce recueil où l’auteur traite de nombreux thèmes, évoquant son Kef natal, mais aussi l’Afrique, Bourguiba et de nombreuses figures marquantes de l’Histoire, le drame palestinien et Sabra et Chatila. Mais aussi l’amour, la tolérance, l’empathie, la générosité et l’espoir.