L’Organisation mondiale du commerce, le Groupe de la Banque mondiale et le Forum économique mondial ont lancé, il y a quelques mois, une nouvelle initiative intitulée «Action on Climate and Trade» (ACT). Celle-ci a pour objectif d’aider les économies en développement participantes, y compris les pays les moins avancés, à utiliser le commerce pour atteindre leurs objectifs d’atténuation du changement climatique.
Désormais, les pays en développement pourront bénéficier d’un soutien par le biais de l’initiative «Action sur le climat et le commerce» (ACT) lancée par le Forum économique mondial, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Groupe de la Banque mondiale. Cette action contre le changement climatique nécessite des investissements économiques majeurs et le programme vise à aider les pays participants, y compris les pays les moins avancés, à utiliser le commerce pour atteindre leurs objectifs climatiques.
Kimberley Botwright, responsable du commerce durable au World Forum économique, assure que «ces trois institutions vont tirer parti de leurs programmes d’analyse et de renforcement des capacités pour fournir aux économies en développement participantes des analyses spécifiques à leurs flux commerciaux afin de soutenir leurs objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique». Selon lui, «ACT» animera également un dialogue public-privé autour de cette analyse pour aider les parties prenantes à définir et à prendre des mesures pour utiliser le commerce pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Plus concrètement, «ACT» commencera par une économie pilote, puis nous espérons étendre le travail dans les mois à venir.
Le commerce peut aider à relever de nombreux défis
Des initiatives, telles que l’ACT, sont essentielles pour aider les pays en développement à réaliser leurs plans nationaux d’adaptation au climat et leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) comme indiqué dans l’Accord de Paris. Après tout, ce sont souvent les pays aux revenus les plus faibles qui sont les plus touchés par le réchauffement climatique, mais qui ne représentent qu’un dixième des émissions.
«Pour les pays en développement, le commerce peut aider à relever de nombreux défis et opportunités liés au changement climatique. Les pays en développement sont dans une position unique, ils cherchent à atteindre leurs objectifs de développement, y compris par le biais du commerce, tout en s’adaptant au climat et en contribuant à son atténuation», a expliqué Mona Haddad, directrice mondiale du Groupe de la Banque mondiale pour le commerce, l’investissement et la compétitivité.
Les populations vulnérables des économies en développement subissent souvent des conséquences disproportionnées en termes de santé, d’insécurité alimentaire et de moyens de subsistance, entre autres, et il n’y a qu’une fenêtre d’opportunité étroite pour mettre en place des politiques d’atténuation et d’adaptation.
«Une action urgente est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques. De nombreuses entreprises entreprennent la décarbonation de la chaîne d’approvisionnement et se tournent vers le commerce vert. Les pays en développement doivent être habilités à identifier de nouvelles opportunités et à façonner une future économie mondiale nette zéro», a affirmé Sean Doherty, responsable du commerce international et de l’investissement au WEF, dans un communiqué.
Analyse commerciale sur mesure sur le changement climatique
ACT utilisera l’expertise des trois organisations participantes pour fournir aux économies participantes une analyse commerciale personnalisée afin qu’elles puissent planifier l’impact du changement climatique sur le commerce, tirer parti des opportunités d’action climatique et de croissance du commerce et identifier les domaines de collaboration avec des partenaires dans une offre, pour atteindre net zéro.
Selon Terje Pilskog, P.-d.g. de Scatec. «Les marchés émergents ont une disponibilité abondante d’énergies renouvelables bon marché et abordables qui peuvent être développées. Cela peut constituer la base d’une position concurrentielle à l’avenir, surtout si nous conduisons un changement— comme nous devons le faire —vers une économie plus verte. Alors c’est une opportunité importante».
Les parties prenantes nationales seront impliquées dans l’analyse par le biais de dialogues public-privé dans un modèle ascendant inclusif qui reflète la structure de l’Accord de Paris, où les efforts climatiques sont déterminés par les pays en fonction de leurs priorités, intérêts et défis — avec l’Egypte susceptible de se joindre la phase pilote de l’initiative ACT.
«La crise climatique appelle une action collective rapide et efficace en utilisant tous les outils de la boîte à outils. La politique commerciale offre aux membres de l’OMC, y compris les membres en développement, une grande variété d’options pour améliorer leurs stratégies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique», a déclaré dans un communiqué Aik Hoe Lim, directeur de la division du commerce et de l’environnement à l’OMC. Et de poursuivre : «Cette nouvelle initiative pilote du Groupe de la Banque mondiale, du Forum économique mondial et du Secrétariat de l’OMC visera à aider les pays en développement à tirer parti du commerce pour améliorer leur résilience climatique et leurs plans de décarbonation d’une manière qui soit alignée sur leurs besoins spécifiques et leurs circonstances locales».
Pour soutenir l’action climatique
Le Forum économique mondial estime que les chaînes d’approvisionnement des entreprises, en particulier, peuvent être un moteur important de la durabilité et que le commerce peut soutenir les efforts de réduction des émissions grâce à des technologies respectueuses du climat.
Les communautés associées au Forum ont identifié 25 technologies et services connexes que les responsables des politiques commerciales devraient prioriser pour accélérer les réductions d’émissions. Ceux-ci se situent dans cinq domaines trouvés dans les plans d’action pour le climat de nombreux pays et comprennent les réfrigérants, les réserves d’énergie, les bâtiments transport, le captage et le stockage du carbone.
Les organisations gouvernementales et du secteur privé peuvent donc veiller à ce que le commerce et l’investissement mondiaux soutiennent les actions de réduction des émissions en mettant à disposition des technologies respectueuses du climat, même si la collaboration sera cruciale pour atteindre cet objectif.
«Lorsque nous augmentons le flux d’investissements verts, nous devons augmenter le flux de capitaux privés. Les capitaux publics ne suffiront pas à répondre aux ambitions climatiques que nous avons», a fait savoir Rami Rafih, directeur général et partenaire du Boston Consulting Group.