Accueil A la une Qualité des prestations administratives : De mal en pis

Qualité des prestations administratives : De mal en pis

 

Les files d’attente devant n’importe quel endroit où le Tunisien doit se rendre pour accomplir une tâche est un indice très révélateur d’un dysfonctionnement généralisé. Rien ne semble se dérouler de façon normale. Tout ce qui allait de soi, il y a une décennie, va, aujourd’hui, de travers. Qu’est-il arrivé à notre cher pays pour qu’il subisse cette métamorphose ?

Ce qui n’était qu’une simple formalité s’est transformé en un casse-tête. Acheter sa baguette de pain est devenu, carrément, un parcours d’obstacles. Ce qui relève de l’inimaginable !

Quant aux autres démarches, elles n’en constituent pas moins un autre souci et non des moindres. Le citoyen passe, alors, son temps (sa vie) à faire la queue pour obtenir telle ou telle prestation.

Tout ce temps perdu !

Pour payer, par exemple, sa facture d’électricité, d’eau, d’Internet…, il lui faut attendre de longues minutes, voire dépasser le cap de l’heure.

De la Cnam à la Poste, en passant par les opérateurs de téléphonie mobile ou les FAI (fournisseurs d’accès internet) ou les banques et autres recettes des finances …, on est forcé de se mettre dans ces files d’attente. Même les cabinets médicaux privés installés dans de petits appartements n’échappent pas au phénomène. Les malades sont, parfois, entassés dans un espace exigu ou attendent dans les couloirs de l’immeuble.

Dans tous les cas de figure, le Tunisien est pris dans la tourmente. Les administrations concernées restent imperturbables. Les guichets ou les caisses en service pour le paiement des factures diverses sont très insuffisants. Sur quatre ou trois, un seul agent est mobilisé pour servir la clientèle. Et dire que la Steg et la Sonede se plaignent que de nombreux abonnés soient en défaut de paiement depuis plusieurs années. Ces deux entreprises ne cessent de nous répéter que leurs pertes se comptent en plusieurs milliards de nos millimes. On ne le sait que trop.

Mais nous voyons que ces deux sociétés ne font rien pour rentrer dans leurs frais et récupérer ce qui leur est dû. Les attentes devant les caisses sont humiliantes pour les clients fidèles. Elles le sont d’autant plus que les administrations concernées n’accordent aucune importance aux désagréments occasionnés aux abonnés qui respectent les démarches et les délais.

Une consommation d’eau ou d’électricité doit être payée dans les délais. Mais nos deux grandes entreprises ne l’entendent pas de cette oreille. Ces pertes colossales sont la conséquence d’un laisser-aller sans précédent et d’une gestion à remettre en question. Peut-on admettre que l’on dresse tous les obstacles devant les citoyens responsables qui tiennent à honorer leurs engagements et accorder la pleine liberté à ceux qui ne reconnaissent ni facture ni échéance ?

Si vous êtes propriétaire d’un logement mis en location, le locataire peut passer toute la période du bail sans payer la moindre facture. La réglementation en vigueur auprès de la Steg et de la Sonede le protège.

Steg et Sonede: toujours les mêmes aberrations !

Si vous voulez faire valoir vos droits de propriétaire, tous les moyens existent pour vous en dissuader. À la Steg, on vous dira de déposer une demande de coupure d’électricité. Dans le bureau d’ordre, l’agent vous avertira que vous vous débattez pour rien parce que la Société ne coupera pas le courant. À la Sonede, on s’ingénie beaucoup plus. La demande est à remplir selon un formulaire. Ce formulaire doit comporter… une signature légalisée auprès de la municipalité. Comme quoi, il faudra courir d’un lieu à l’autre et faire la queue pendant des heures pour accomplir une formalité qui ne mérite pas toutes ces contrariétés.

Pourtant, un responsable de la Steg avait  annoncé, solennellement, que la Société allait appliquer la loi contre les mauvais payeurs. Pour l’heure, ce ne sont que de vaines paroles qui montrent la contradiction flagrante entre les discours et la pratique.

À vrai dire, ce qui se passe au niveau de la gestion de la plupart de nos entreprises publiques a de quoi intriguer. Et ce n’est pas un hasard qu’elles connaissent, toutes, d’énormes difficultés.

Toutefois, il ne faut pas comprendre, qu’à travers ces propos, nous faisons l’amalgame entre les considérations sociales (familles nécessiteuses ou prise en compte des conditions climatiques trop dures…).

Il y a des abonnés capables de payer, mais qui ne le font pas, car ils profitent de cet état de grâce que l’on croit accorder à une tranche de la société.

Il est temps de rompre avec cet amalgame et de passer à l’application stricte de la loi tout en préservant ces couches sociales faibles économiquement. Mais il ne faudra pas se tromper de cible.

Charger plus d'articles
Charger plus par Amor CHRAIET
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *