Actuellement, la Fondation Tunisie pour le Développement se targue de la création de 1.500 emplois dans les 4 centres préalables de Siliana, Béja, Le Kef et Djerba et compte en créer 1.300 supplémentaires dans 3 nouveaux centres «Elife» des gouvernorats de Tozeur, Sidi Bouzid et Kairouan, sur trois ans. Volet financement, son partenaire international, la Facilité Investissement pour l’Emploi, subventionne la construction de centres pour un coût total de 4,9 millions d’euros (l’équivalent de 16,807 millions de dinars).
L’appui à la création d’emplois et le soutien à la formation professionnelle sont devenus au centre des enjeux économiques de la Tunisie en quête de requalification et de réinsertion dans le circuit économique de ses jeunes éléments déterminés à affiner et développer leurs compétences, qu’ils soient peu diplômés ou pas.
La coopération allemande à travers la Bmz et le Giz accompagne durablement la Tunisie sur la voie qu’elle a choisie. Ainsi, de nouvelles opportunités de formation et d’emploi pour les jeunes des régions émanent grâce à l’action de la Fondation Tunisie pour le Développement et à l’appui financier de la Facilité Investissement pour l’emploi.
La Facilité Investissements pour l’emploi est une société d’investissement créée par la KfW, Banque de Développement pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Elle fait partie intégrante de l’initiative spéciale «Emploi décent pour une transition juste».
4,9 millions
Dans ce cadre, les deux partenaires, la Fondation Tunisie pour le Développement, représentée par son président, Badreddine Ouali, et la Facilité Investissement pour l’emploi, représentée par sa directrice générale, Anke Afflerbach, ont signé, au siège de la Fondation Tunisie pour le développement à La Goulette, une convention de subvention d’un montant de 4,9 M d’euros pour la mise en œuvre du projet «Elife» à Tozeur, Sidi Bouzid et Kairouan.
Badreddine Ouali, président de la Fondation Tunisie pour le Développement, rappelle l’importance et l’intérêt de ces centres dans les régions en faveur de la formation et de l’entrepreneuriat. Basé sur l’apprentissage et le perfectionnement des compétences, l’accompagnement de M.Ouali est vaste et il précise à ce sujet : «On prend de jeunes chômeurs et on les forme en hard skills, soft skills pour les aider à trouver de l’emploi et pour certains qui ont des projets en tête, on les aide à créer leur propre projet». Il ajoute que 1.500 emplois ont été déjà créés dans 180 entreprises, dont la moitié sont déjà opérationnelles.
Projet «Elife» en bref
Le projet objet de cette subvention vise la construction et à terme l’animation de trois centres technologiques supplémentaires, dans les régions suscitées, afin d’élargir l’empreinte du programme sur toute la République et le renforcer. À la fin de la phase d’investissement de 24 mois, l’ensemble du réseau des centres «Elife» comprendra sept centres opérationnels. Il permettra ainsi, grâce aux formations qualifiantes, à la professionnalisation et à l’insertion des jeunes dans des entreprises TIC, à l’incubation de startup, de créer et pérenniser des milliers d’emplois dans toute la Tunisie. Ces nouveaux centres permettront, au terme des 3 ans qui suivront leur mise en place, de créer plus de 1.300 emplois.
Le projet «Elife» mis en œuvre par la Fondation Tunisie pour le Développement, en partenariat avec la Facilité Investissement pour l’emploi, a pour objectif de faciliter le recrutement des jeunes chômeurs, en particulier dans les gouvernorats présentant un taux de chômage élevé, en leur proposant un parcours de formation innovant, en prise avec les besoins du secteur afin de renforcer leur employabilité et d’aider leur insertion économique et sociale. Parce qu’il urge que des actions vitales soient entreprises pour remédier à la situation et répondre aux aspirations légitimes du peuple et aux citoyens qui ont droit au travail.
Lutte contre le chômage
des jeunes
D’après le communiqué de presse remis par les organisateurs de l’événement, le chômage des jeunes est particulièrement élevé en Tunisie. Les 15-29 ans représentent 21,3% de la population en 2020, soit un Tunisien en âge de travailler sur trois. En 2018, environ 57% des chômeurs ont moins de 30 ans, et plus de 75% des chômeurs se retrouvent chez les moins de 35 ans. Le chômage s’est aggravé avec la pandémie du Covid-19, pour passer de 15 % avant la pandémie à 17,8 % à la fin du premier trimestre 2021. Les femmes et les jeunes (15-24 ans) sont particulièrement touchés, avec des taux qui atteignent respectivement 24,9 % et 40,8 %.
Le taux de chômage croît avec le niveau de qualification. Ainsi, 27% des diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage. Pour autant, les chômeurs sans qualification ou à qualification intermédiaire restent globalement les plus représentés en valeur absolue (58% des 626.600 chômeurs).
Les zones du Sud, Nord-Ouest et Centre sont celles qui souffrent le plus du chômage avec un taux qui dépasse les 27%. C’est pourquoi le projet Elife vise les 10 gouvernorats les plus défavorisés dans ces régions. L’ouverture de 4 centres (3 dans le Nord-Ouest et 1 dans le Sud-Est à Djerba) incite la fondation à aller dans des zones pas encore couvertes, notamment au centre (Sidi Bouzid, Kairouan) et le Sud-Ouest (Tozeur). À Kairouan, la plupart des jeunes travaillent dans l’agriculture, le tourisme et l’artisanat, mais ces secteurs ne sont pas suffisamment développés pour offrir des emplois stables et bien rémunérés.
De plus, de nombreux jeunes diplômés ne trouvent pas de travail correspondant à leur formation. Le taux de chômage des jeunes dans la région est assez élevé, dépassant les 32%, selon l’Institut national de la statistique.
Dans la région de Sidi Bouzid, le taux de chômage des jeunes est encore plus élevé, atteignant près de 48%. La région souffre également d’un manque de diversification économique, avec une forte dépendance à l’agriculture. Les jeunes diplômés ont du mal à trouver un emploi dans leur domaine, et beaucoup sont obligés de travailler dans des emplois précaires et peu rémunérés.
Enfin, dans la région de Tozeur, le taux de chômage est de 24,8%. Le secteur du tourisme est le principal employeur des jeunes, mais il est fortement affecté par la saisonnalité et la pandémie du Covid-19. Les jeunes diplômés ont également des difficultés à trouver un emploi dans leur domaine, et il y a un manque d’opportunités d’emploi dans d’autres secteurs. Au-delà du cycle de formation, les centres seront des lieux de culture, d’échange et d’accès facile aux nouvelles technologies.
Depuis l’ouverture du premier centre «Elife» à Siliana le 24 juin 2019, plus de 25.000 personnes ont pu profiter des différents services proposés, tels que les formations sur les métiers du numérique, en industrie, l’accompagnement à l’entrepreneuriat ou encore l’accès à des manifestations culturelles et des challenges scientifiques, apprend-on.