Quatre gouvernorats par semaine. Ce tour des métiers et des régions permettrait de se partager l’espace et profiter équitablement de l’opportunité offerte par ce festiv’art.
C’est parti! Le festiv’Art, premier festival dédié à l’artisanat tunisien, a lieu dans l’enceinte de la médina méditerranéenne à Yasmine Hammamet, destination touristique de choix. Il se poursuivra jusqu’au 3 septembre prochain, et les artisans des 24 gouvernorats du pays ont droit d’y prendre part. Soit un artisanat aux 24 parfums !
Un tour des métiers et des régions
Il s’agit du premier rendez-vous du genre qui vise à promouvoir le produit artisanal local propre à chaque région et d’en faire des offres d’exposition et de vente auprès d’une large clientèle tant effective que potentielle. Ainsi, des stands bien aménagés sont dressés au cœur d’une médina très animée, avec un esprit de marketing réfléchi et innovant. Les artisans issus de Nabeul, Mahdia, Tunis et l’Ariana ont eu à s’y installer dès le démarrage du festiv’Art, depuis lundi dernier.
Leur répartition dans le temps n’est nullement assujettie à un critère prioritaire. Une question d’organisation pure et simple. Et le reste suivra. D’ailleurs, ceux venant de La Manouba, Beja, Ben Arous et Kasserine auront, dès lundi, à s’étaler, six jours durant, dans la médina, avant de céder la place à leurs pairs successeurs relevant de Gabès, Gafsa, Tataouine et Kairouan. Et puis, ceux du Kef, Sidi Bouzid, Medenine et Kebili. Soit quatre gouvernorats par semaine. Ce tour des métiers et des régions permettrait de se partager l’espace et de profiter équitablement de l’opportunité offerte par ce festiv’art. Voilà pourquoi choisir la médina de Hammamet, cette destination estivale à fort potentiel touristique. «Et parce qu’elle constitue également un véritable marché de promotion de l’artisanat», argue le directeur général de l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), Faouzi Ben Halima.
Vers un artisanat labellisé
Dans une déclaration aux médias, il a souligné que cette initiative s’inscrit dans le droit fil d’aider les artisans à mieux s’exposer et écouler leurs articles et produits sur le marché national. Pour lui, c’est aussi une aubaine de booster ce secteur et lui ouvrir grand la porte à la commercialisation et à l’exportation. Rappelons que le secteur emploie 350 mille artisans et contribue pour près de 5% au PIB. Pourtant, l’artisanat tunisien n’a pas trouvé son compte, en raison du coût élevé des matières premières et des difficultés d’ordre financier auxquelles il fait toujours face. Certes, la qualité se paie, mais l’équation entre l’offre et la demande fait encore défaut. Ben Halima attribue la cherté des prix à l’économie du marché, mais aussi à la fine confection des produits faits main.
On parle, ici, des chefs-d’œuvre artistiques incrustés d’une touche magique et des vieux modèles créatifs et revisités. «Il y en a d’autres à la portée de toutes les bourses», évoque-t-il.
Pourquoi notre artisanat, tous métiers confondus, continue-t-il à buter sur sa promotion? Là, la politique de l’Etat est pointée du doigt. Et peut-être bien que pareilles manifestations ne se suffisent pas à elles-mêmes. D’où l’option pour d’autres pistes de réflexion, à même de revoir la stratégie de promotion. L’institution de nouveaux magasins recommandés par l’Onat serait-elle la solution? «On est en train de préparer un système de labellisation, à même de doter l’artisanat d’un label typiquement tunisien», prévoit M. Ben Halima. Séparer l’original de l’imité, c’est ce qui détermine le vrai prix. Ceci étant dans le but de résister à la contrefaçon et contrecarrer toute forme de spéculation.