Accueil A la une Fournitures scolaires : Les prix des manuels encadrés, ceux des fournitures ne le sont pas !

Fournitures scolaires : Les prix des manuels encadrés, ceux des fournitures ne le sont pas !

 

Dans quelques semaines, nos enfants regagneront les bancs de l’école. Pendant ce temps, tout le monde s’affaire pour en affronter les besoins et les échéances. Le CNP (Centre national pédagogique), les libraires, les imprimeurs et, bien sûr, les parents sont, quasiment, sur le pied de guerre.

Sans se soucier de ce que nous réserve le syndicat du primaire, toutes les parties sont à l’œuvre pour réussir la rentrée scolaire 2023-2024 envers et contre tous ceux qui ne cherchent qu’à mettre des bâtons dans les roues. 

Le CNP au rendez-vous

C’est ainsi que le CNP, comme à son habitude, a pris les choses en main en achevant d’éditer la majorité des titres des manuels scolaires inscrits aux programmes officiels. A titre de rappel, le CNP édite 315 titres dans plus de 14.3 millions d’exemplaires. Pas moins de 14.2 millions d’exemplaires, en 206 titres, sont destinés rien qu’aux élèves de l’enseignement de base et du secondaire. Le reste est constitué de 94 titres en 133.000 exemplaires pour les enseignants et 15 autres titres en 55.000 exemplaires pour les élèves résidant à l’étranger.   

S’agissant des nouveautés ou des modifications, le CNP annonce qu’il y a de nouveaux manuels (génie mécanique et génie électrique) pour les élèves de quatrième année secondaire appartenant à la section “sciences techniques”.

Il y a, aussi, deux manuels modifiés (manuel de lecture et manuel d’activités) de français pour les élèves de troisième année de base. De plus, on note l’édition d’un guide méthodologique et de bandes dessinées pour les enseignants de la langue française de troisième année de base.

En matière de prix, il faudrait s’attendre à certaines augmentations pour les manuels scolaires. Ces derniers n’ont pas subi d’augmentations depuis très longtemps. Toutefois, les responsables essayent de minimiser l’impact de cette majoration qui se situerait autour de 5% pour les manuels. On nous fait comprendre que cette hausse est dictée par l’augmentation du prix du papier sur les marchés extérieurs. 

Rappelons, par ailleurs, que l’édition de ces manuels est revenue, cette année, aux imprimeurs tunisiens après la brève expérience de l’année dernière où le ministère de l’Education avait fait appel à des imprimeurs turcs. Le prétexte est que ces derniers avaient fait une offre plus attractive que celle des imprimeurs tunisiens.

Dorénavant, les autorités devraient privilégier le marché national en cherchant un terrain d’entente avec les parties prenantes. Celles-ci, pour leur part, gagneraient à fournir les meilleures prestations et à faire des offres raisonnables. Tant que la Tunisie dispose des moyens de répondre à la demande, il n’y a pas de raison de recourir à des fabricants étrangers. 

De plus, il est très important d’accorder plus d’intérêt à l’usine de fabrication de papier de Kasserine pour éviter de tomber dans le piège de la cherté du prix de cette matière. Il est vrai qu’on a réussi à faire renaître de ses cendres cette imposante entreprise nationale. Mais les efforts ne doivent pas s’arrêter là. Un long chemin reste à parcourir pour impulser le souffle tant attendu à l’un des joyaux du début des années de l’indépendance. 

Un marché hors de contrôle

Toujours est-il que nous devons attendre encore un peu avant de trouver la solution idoine à tous les problèmes que rencontrent cette institution et tant d’autres ainsi que les différents opérateurs qui s’activent dans le domaine des fournitures scolaires. Sur ce plan, il faut signaler cette incroyable anarchie qui règne sur le marché.

En effet, à l’exception des prix des manuels scolaires dont les prix sont fixés officiellement, c’est la gabegie généralisée pour tous les autres articles dont nos élèves, étudiants et enseignants ont besoin.

Les prix pratiqués sont, tout simplement, incroyables. Les clients ne disposent d’aucune référence pour effectuer les comparaisons nécessaires et acquérir leurs fournitures à des prix plus ou moins abordables. 

Sur ce point, il faut avouer que les prix dans toutes les librairies ou tous les autres commerces dépassent toutes les limites du raisonnable. Des seuils excessifs sont affichés par toutes ces personnes. Comment ces prix sont-ils fixés ? Pourquoi ces niveaux très élevés qui n’ont aucune explication logique ? Un contrôle économique est-il vraiment possible en la matière ?

En tout cas, le consommateur le plus averti est convaincu que ces prix astronomiques ne doivent pas exister et qu’ils ne trouvent leur justification dans aucune logique. 

Un simple stylo à bille qui ne coûtait que deux ou trois cents millimes il y a au moins une quinzaine d’années peut dépasser un dinar alors que sa durée de vie est très courte! Ce phénomène de cherté concerne toutes les fournitures scolaires. On peut considérer que les bénéfices faits sur ces ventes sont faramineux et profitent, injustement, à ces commerçants qui veulent se remplir les poches en pratiquant des hausses qui ne sont pas légales.

Car comment expliquer, aussi, qu’une calculette dite “scientifique” dépasse, mais allègrement, les 100 dinars ? D’autres menus articles sont, également, écoulés à des prix qui dépassent tout entendement. Et le tout dans la liberté et la quiétude les plus absolues.

Mais dès qu’on passe au volet des cahiers, c’est une autre paire de manches. On retombe dans la lancinante question des cahiers subventionnés. Cette catégorie est comme toujours introuvable comme la plupart des produits subventionnés. Elle est écoulée au pif ou sous forme de vente conditionnée. Pourtant, on nous dit que des quantités seront mises à la disposition des acheteurs. Les fabricants annoncent qu’ils seront à l’heure et qu’ils seront capables de produire les 22 millions de cahiers programmés. 

Mais les Tunisiens savent qu’ils auront toutes les difficultés possibles à faire les achats nécessaires en fournitures scolaires. Et que s’ils y parviennent, ils le paieront très cher. Mais vraiment trop cher. Comme d’habitude, d’ailleurs, en l’absence d’un contrôle efficace des prix et des circuits de distribution de ces articles.

Charger plus d'articles
Charger plus par Amor CHRAIET
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *