Le retour de l’entraîneur prodige à la tête des «Bianconeri» est porteur d’espérances et annonciateur d’un renouveau rapide et salutaire.
La page de la participation décevante du CSS en Coupe arabe doit être tournée au plus vite, pour passer à la préparation par le bureau fédéral du coup d’envoi de la saison prévu le 19 août. Le nouvel entraîneur du Club Sportif Sfaxien, Nabil Kouki, a donc du pain sur la planche. Heureusement qu’il connaît bien le club, ses rouages de fonctionnement, ses capacités financières et son mode de vie. Son ancien passage au plus fort de la crise du club de la capitale du Sud lui a beaucoup appris. Moncef Sellami, l’ancien président du comité de direction provisoire, a fait fausse route en ne faisant pas d’effort et en ne consentant pas les sacrifices financiers nécessaires pour retenir cet entraîneur qui a fait ses preuves, et qui, malgré les difficultés, a fait de très bons résultats et laissé de bons souvenirs.
Tendance au court-termisme
Le problème dans nos contrées, c’est cette «tendance» des comités provisoires en place qui n’exercent que dans l’urgence sans véritable planification mais en privilégiant le court terme sur toute projection d’avenir. En l’état, leur seule devise, c’est «après moi le déluge». Ce faisant, le CSS a payé le prix fort et le tribut de cette orientation improductive à terme. À commencer d’ailleurs, volet choix inconséquents, ces quatre mois de perdu avec Hossem El Badri. Cet entraîneur est venu avec un gros projet en tête pour un club qu’il pensait bien structuré avec un gros potentiel humain et des moyens financiers suffisants pour jouer les premiers rôles, et les titres au niveau national et continental. Il n’est pas venu pour revêtir la casaque d’entraîneur formateur, le temps d’une longue période de transition. Il a trouvé un club en ruines, interdit de recrutement, incapable de viser haut, et auquel il faut du temps et de la patience pour se restructurer et retrouver son statut de grand club .
Défense d’attaquer !
En conséquence, il était tout à fait normal pour Badri de chercher le moindre prétexte pour mettre les voiles. Ce qui fut fait il y a peu. Cela dit, après coup, l’intérim d’Anis Jerbi n’a pas porté ses fruits et le choc psychologique imputable au changement de coach ne s’est pas produit et le club s’est même enlisé. En clair, le coach Anis Jerbi a carrément dénaturé le jeu des Sfaxiens avec ce football suffisant et extrêmement prudent via pas moins de dix joueurs recroquevillés derrière et assiégés, la plupart du temps. Le pire c’est que l’on n’a décelé aucune stratégie de transition pour la projection vers l’avant, de jeu d’attaque pour marquer des buts et être efficace dans la surface de l’adversaire. Bref, le leitmotiv du CSS s’est limité à la tirade «défense d’attaquer» !
«Mieux vaut tard que jamais».
Comme dit le dicton, «mieux vaut tard que jamais». Aujourd’hui, heureusement, les tenants et aboutissants sfaxiens ont compris qu’Anis Jerbi n’est pas l’homme de la situation en cette période cruciale. Ils ont vite rectifié le tir et renoué avec Nabil Kouki, un coach adepte d’un football audacieux, offensif, débridé et qui fait la part belle au spectacle. Kouki, c’est aussi un meneur d’hommes. Il a la particularité d’être un coach à poigne qui a l’autorité nécessaire pour imposer ses choix en matière de recrutement et ne faire venir que les joueurs confirmés et prometteurs au CSS. Avec Nabil Kouki, le CSS pourra remonter la pente et revoir ses ambitions à la hausse.