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La crise du pain: Donner un sens à la paix des braves

Après l’inflexibilité des différents acteurs, en l’occurrence le ministère du Commerce, les positions des uns et des autres semblent s’orienter vers davantage de souplesse pour privilégier le langage de la raison, du dialogue et des compromis.

La crise du pain a bien existé en Tunisie faisant plonger les citoyens dans l’incertitude, avec le risque de se retrouver carrément sans ce produit précieux de base et dont les anciennes pénuries avaient été, à chaque fois, et surtout en janvier 1984, à l’origine d’une explosion sociale violente.

Cette fois-ci, les Tunisiens ont failli replonger dans une situation similaire, mais la prise en main avec fermeté par le Président de la République en personne a permis de faire bouger la situation qui demeure, à la fois, complexe et ouverte à toutes les hypothèses.

Après l’inflexibilité des différents acteurs, en l’occurrence le ministère du Commerce, les positions des uns et des autres semblent s’orienter vers davantage de souplesse pour privilégier le langage de la raison, du dialogue et des compromis.

Aux dernières nouvelles, le président du Groupement des boulangeries modernes relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a indiqué, dans une déclaration aux médias, que les boulangeries modernes allaient reprendre du service, mais sans fournir la baguette classique.

Le même responsable a révélé l’engagement de la ministre du Commerce, Kalthoum Ben Rejeb, « à trouver une solution définitive dans un délai d’une semaine… »

Ainsi, les boulangeries modernes seront, de nouveau, opérationnelles. Mais en l’état actuel des choses, ce sont les variétés de pains spéciaux qui seront proposées aux consommateurs, dans l’attente que le département mette en place les mécanismes nécessaires permettant à toutes les boulangeries, sans exception, de produire, de nouveau, la baguette de 200 millimes. Autrement dit, ménager la chèvre et le chou, si l’on ose dire. Et prendre en considération les revendications des professionnels, tout en respectant le pouvoir d’achat des Tunisiens.

La jeune boulangère  qui a ému

Toutefois et avant de parvenir à cette « entente », qui reste à confirmer officiellement par les différentes parties intervenantes, l’on ne peut négliger le tollé soulevé par une vidéo d’une jeune boulangère, Hanine Bouguerra, s’adressant au Chef de l’Etat et reprise par des médias de la place, qui, n’ayant plus droit à la farine compensée, a dénoncé plusieurs contre-vérités circulant autour des boulangeries modernes.

Expliquant, de manière intelligente, les dessous de cette crise et révélant les intérêts privés que défendent certains au détriment de l’intérêt public.

Elle a même révélé la « fête » qu’aurait organisée le porte-parole des boulangeries dites non classées, sous la houlette de l’Utica, en le citant nommément. Lui-même bénéficierait d’une somme faramineuse à titre de subventions pour ses boulangeries, au nombre d’une quarantaine.

La convergence des intérêts

Des propos que nous rapportons avec les réserves d’usage et qui,  jusque-là, n’ont pas été démentis. La situation, de l’avis de tous les acteurs et observateurs, est complexe.

A fortiori, elle touche directement la sécurité alimentaire des Tunisiens. C’est pourquoi l’autorité de tutelle doit avancer avec précaution pour un règlement pacifique et équitable de la crise. Le dossier porte sur des enjeux et des intérêts extrêmes pour les différentes parties prenantes qui réclament, chacune, une solution. Il faudra donc aboutir à la convergence des intérêts.

En tout état de cause, tout indique que les autorités concernées sont conscientes de la gravité des répercussions qui pourraient en découler si le dossier n’était pas traité dans un esprit de sagesse et sur le long terme.

D’ailleurs, une nouvelle stratégie de développement de la filière céréalière en Tunisie à l’horizon 2035 est mise en place et dont  l’objectif est de cultiver environ 1 million 200 mille hectares dont 550 mille ha en blé dur, 500 mille ha en orge, 100 mille ha en blé tendre et 50 mille ha en triticale. En attendant, aux différents acteurs, c’est le moment de donner un sens à la paix des braves.

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Charger plus par Noureddine HLAOUI
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