Nombreux sont les acteurs et experts économiques qui connaissent les problématiques, du reste, très complexes, dont souffre le port de Radès depuis au moins vingt ans. La situation s’étant dégradée de manière plus sensible depuis 2011.
En ces temps où la conjoncture socioéconomique est des plus difficiles, toutes les forces vives de la Nation sont appelées à mettre les bouchées doubles pour espérer remonter la pente et retrouver, un tant soit peu, nos marques, en vue d’une plus grande production et d’une meilleure productivité.
Pour cela, il est impératif de garantir une exploitation optimale de toutes les capacités offertes par les divers mécanismes dont notamment les transports, plus précisément le transport maritime qui a l’avantage d’être le principal support du secteur d’import-export.
D’ailleurs, c’est dans ce cadre et pour soutenir les efforts visant l’amélioration du fonctionnement des ports commerciaux, la douane tunisienne a rendu public un appel à toutes les entreprises concernées pour soulever les conteneurs accumulés, en particulier ceux ayant un contenu de marchandises périssables, dans un délai ne dépassant pas les huit jours, à partir de la date de son arrivée au port. Il est évident que cet appel a été rendu nécessaire pour des considérations sanitaires, certes, mais également pour des raisons d’ordre commercial et économique, à un moment crucial de l’histoire de la Tunisie. Cette fois-ci, les services douaniers ont assorti leur appel d’une menace de recourir, en cas de non-respect, à prendre des mesures pratiques consistant à vendre des produits, objet du litige, aux enchères publiques. L’objectif étant d’inciter les concernés à appliquer, d’une manière plus énergique, les nouvelles consignes.
Il va sans dire que les ports maritimes, plus particulièrement celui de Radès, constituent le « nerf » du commerce extérieur et de l’économie.
Décryptage de la situation
Bon à rappeler que le port de Radès a rencontré, durant la dernière décennie, de grandes perturbations liées au manque de performance et de régularité des opérations de manutention des conteneurs. Ce qui a causé une régression de l’indicateur relatif au nombre de conteneurs chargés ou déchargés des navires par heure.
Cette situation est due, selon les experts, à plusieurs facteurs, dont certains sont structurels, à l’instar, entre autres, de l’inadaptation de l’infrastructure du port à l’activité des conteneurs.
On citera, à ce propos, la fréquence des pannes des engins de manutention, le retard de l’approvisionnement en pièces de rechange importées de l’étranger, l’encombrement du port dû à l’augmentation du stock des conteneurs et l’utilisation des espaces portuaires comme lieu de stockage par plusieurs importateurs et exportateurs, ce qui a eu pour effet d’impacter la fluidité de l’activité et la bonne gestion du port.
On mentionne, également, outre les retombées de situations exceptionnelles lors de la pandémie sanitaire du Covid-19, qui a duré plus deux ans, la priorité absolue attribuée aux déchargements des conteneurs d’oxygène et des équipements médicaux importés.
Conséquences de cette situation due à des facteurs endogènes et exogènes : une augmentation de la durée moyenne d’attente et de séjour des navires au port de Radès, malgré les efforts et l’amélioration des indicateurs de performance constatés ces derniers mois.
Un programme sur trois axes
Pour remédier à cette situation dans les meilleurs délais et afin d’assurer le retour à la cadence habituelle de chargement et déchargement au port de Radès, le ministère du Transport est en train de superviser la mise en place d’un programme se basant sur trois axes. Il s’agit, en l’occurrence, de la réorganisation de l’exploitation des espaces portuaires et la séparation des flux des conteneurs et des semi-remorques pour améliorer la fluidité de la circulation dans le port et la réduction des délais de transit des unités de charge.
Ainsi, l’achèvement de ce programme d’investissement en faveur de la Stam, vers la fin du mois de septembre 2021, a été suivi par un autre programme dédié à l’extension du port, et ce, par la construction des quais 8 et 9 et l’aménagement d’un espace de 14 hectares attenant, sans oublier la réalisation de la première phase de la zone d’activités logistiques et la construction de deux échangeurs routiers.En tout état de cause, nombreux sont les acteurs et experts économiques qui connaissent les problématiques, du reste, très complexes, dont souffre le port de Radès depuis au moins vingt ans. La situation s’étant même dégradée de manière plus sensible depuis 2011.
Un port stratégique
Il faut reconnaître que le port de Radès est, incontestablement, le poumon du commerce extérieur de la Tunisie avec près de 98% des opérations d’exportation, 70% du total des échanges extérieurs du pays, ainsi que 90% des mouvements de conteneurs et de tracteurs-remorques.
Ce qui confirme la place stratégique occupée par ce port, sachant que les entreprises off-shore qui importent des matières premières et exportent des produits finis travaillent avec zéro stock « en flux tendus », d’où l’ultra-sensibilité de la chaîne logistique aux impératifs du temps.
Moralité : la mise à niveau du port de Radès s’impose plus que jamais en vue de contribuer plus efficacement à l’émergence d’une économie performante, et favoriser une bonne gestion de l’ensemble des opérations d’import-export que ce soit à Radès ou dans tous les ports et aéroports du pays.
Autrement dit, les instructions de la douane et des divers services des ministères du Transport et du Commerce devraient être suivies d’une mise en application scrupuleuse afin de moderniser les moyens de production, tout en limitant les risques et tentations de corruption ou de mauvaise gestion.
choko
26 août 2023 à 07:26
Le port de Radès souffre de la main mise d’une mafia, il faut payer une rachoua pour chaque conteneur.Pourquoi vous ne parler pas de phénomène dans votre article?