Accueil Société Nos bacheliers à la découverte de l’univers universitaire: C’est donc ça la fac ?

Nos bacheliers à la découverte de l’univers universitaire: C’est donc ça la fac ?

On en est à plus de trois semaines de la rentrée universitaire et la plupart des nouveaux étudiants se cherchent encore dans les dédales des établissements d’enseignement supérieur et des autres services y liés (bourses, hébergement, restaurants, etc).


L’absence flagrante d’information ou d’encadrement (du moins pour les nouveaux bacheliers) leur complique les choses et leur cause beaucoup de déception. Dès les premiers jours, ils ne savent pas où aller ni quoi faire. Les administrations, en général, ne mettent pas à leur disposition les personnels nécessaires et adéquats pour les orienter ou répondre à leurs nombreuses questions. Les rares agents administratifs qu’ils rencontrent circulant dans la cour n’ont pas les informations nécessaires pour les aider à évoluer dans cet univers inconnu. D’autres agents se dérobent et préfèrent regagner leurs bureaux. 

Administration déconnectée

Les nouveaux étudiants sont seuls à naviguer, sans boussole, en terrain qui leur est étranger. Les tableaux d’affichage ne montrent que les emplois du temps des différents niveaux. Dans de nombreux établissements, on aura beau chercher des informations pratiques susceptibles d’apporter des réponses aux nombreuses questions qui se posent aux étudiants. En vain.

C’est alors des allées et venues dans les couloirs de l’école, de l’institut ou de la fac pour connaître sa salle ou son amphi, ou pour savoir si on a cours ou non. Les étudiants pointent chaque jour sans savoir s’ils vont trouver leur prof ou non. Bien des fois, ils doivent poireauté des heures dans la rue parce que le prof concerné est absent et parce qu’ils ne savent pas si le prof du cours suivant vient ou non. Tellement déconnectée que l’administration n’est pas capable de leur donner l’information !

Les emplois du temps sont communiqués via les sites internet des établissements à la dernière minute. Des changements quasi quotidiens y sont introduits. L’étudiant n’est pas fixé et ne sait pas, jusqu’à maintenant, si son emploi est définitif ou non. L’affaire est d’autant plus compliquée que ces étudiants ou la plupart d’entre eux n’ont pas d’enseignants. Ces derniers sont absents. Ce qui fait que les étudiants doivent aller et venir pour vérifier s’ils ont cours ou non. Personne ne peut les mettre au courant de ce qui se passe. Certains administratifs se risquent à leur dévoiler qu’ils devront attendre jusqu’au mois d’octobre pour un vrai démarrage des cours et la reprise par les enseignants. Grande déception ! L’idée qu’ils se faisaient de l’université tombe à l’eau. La première image qu’ils en garderont est celle d’un milieu peu avenant.  

Etudiants à la dérive !

Pourtant, on aurait voulu y voir autre chose. Les différentes administrations auraient pu réserver un personnel d’accueil qualifié pour prendre en charge les nouveaux arrivants, répondre à leurs questions et les encadrer comme il faut. Rien de cela. Juste pour les premiers jours de la rentrée. Nos pauvres étudiants sont livrés à eux-mêmes sans le moindre secours. Certes, on peut nous rétorquer que c’est une façon comme une autre de leur apprendre à se débrouiller seuls et de faire les premiers pas dans la vraie vie. Mais pas à ce point. Leur apprendre l’organisation et la visibilité dans les parcours l’est d’autant plus. Car, à notre sens, l’enseignement supérieur n’est pas de dispenser un ensemble de connaissances ou de pratiques, mais aussi une manière d’être et de vivre. Malheureusement, une bonne partie de nos institutions d’enseignement (pas uniquement du supérieur) échouent dans leurs approches à accueillir les élèves ou les étudiants en vue de les intégrer dans un nouvel espace. Du coup, ces derniers n’en garderont, dans leurs têtes, que cette première impression nettement négative qu’ils se sont déjà faite du lieu.  Leur fac, école supérieure ou institut supérieur, n’est en fait qu’un lieu sans âme, où ils devront passer plusieurs années de leur parcours universitaire.

Amor CHRAIET   

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